Qu'est-ce qu'un syndrome rotulien (syndrome fémoro patellaire) et comment le soigner ?

Le genou est une articulation dont le bon fonctionnement est essentiel dans votre quotidien.

Qu’est-ce qu’un syndrome rotulien ou syndrome fémoro patellaire ?

Quels sont les symptômes d’un syndrome rotulien ?

Comment apparaît un syndrome rotulien ? Comment soigner le syndrome fémoro patellaire ?

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette pathologie du genou qui touche jusqu’à 43 % des sportifs.

Sommaire

Les spécificités de l’anatomie du genou

La rotule agit comme une sorte de poulie dans les divers mouvements qu’est capable de faire le genou, que ce soit en cas d’extension ou de flexion. Pour bien comprendre ce qu’est le syndrome rotulien, penchons-nous donc rapidement dans un premier temps sur l’anatomie du genou et le rôle de la rotule dans celle-ci :

Le genou est composé du tibia, du fémur et de la rotule (également appelée « patella »). On distingue ainsi deux articulations dans l’anatomie du genou :

  • L’articulation fémoro-tibiale : articulation entre le fémur et le tibia ;
  • L’articulation fémoro-patellaire : articulation entre le fémur et la rotule.

Les articulations sont ensuite stabilisées grâce aux ménisques, à la capsule articulaire ainsi qu’à plusieurs tissus mous :

  • Les ligaments : ligaments croisés et ligaments latéraux ;
  • Les groupes musculaires : quadriceps, ischios-jambiers, adducteurs, poplité et triceps sural.

L’intégrité de ces systèmes stabilisateurs permet d’avoir une articulation en bonne santé (la rotule glisse correctement contre le fémur).

Cependant, certaines pathologies peuvent impliquer une détérioration de cette mécanique. Parmi elles, nous avons par exemple le syndrome rotulien qui est très fréquent.

Qu’est-ce qu’un syndrome rotulien ou syndrome fémoro patellaire ?

douleurs blessures soignées par un kiné du sport à paris

Le syndrome rotulien se caractérise par une atteinte articulaire du cartilage de la rotule.

Le syndrome rotulien est le nom communément utilisé pour désigner le syndrome fémoro patellaire (SFP). Fréquemment rencontré en médecine du sport (25 à 43 % des pathologies du genou), ce syndrome concerne précisément l’articulation fémoro-patellaire, c’est-à-dire l’articulation entre le fémur et la rotule comme précisé précédemment.

Quand elle s’engage mal dans les reliefs osseux du fémur ou du tibia, la rotule peut alors s’user de façon inhabituelle et rapide. Ceci entraîne notamment des douleurs lors de certains mouvements.

Quels sont les symptômes d’un syndrome rotulien ?

Le syndrome fémoro patellaire étant une pathologie du genou fréquente, elle est relativement bien connue du corps médical avec une bonne connaissance des symptômes et des causes d’apparition du syndrome pour un diagnostic rapidement établi.

 

Les symptômes d’un syndrome rotulien sont multiples. Le plus fréquemment, si vous êtes atteint d’un SFP, vous pourrez ressentir :

 

  • Une douleur sur la face avant du genou (rotule) ;
  • Une intensification de la douleur dans plusieurs situations : quand vous montez et descendez des escaliers, quand vous êtes assis (position gênante et difficile à tenir), quand vous êtes accroupi, lors d’une activité physique ;
  • Une sensation de genou qui craque ou qui « crépite » ;
  • Un besoin de tendre la jambe pour soulager votre douleur ;
  • Une sensation d’une rotule mobile qui se déboîte et se remet en place régulièrement.

Le diagnostic d’un syndrome rotulien est posé par un médecin grâce à un examen clinique sur l’ensemble du membre inférieur ainsi qu’à quelques questions sur vos symptômes et votre gêne fonctionnelle. Une radiographie peut également être pratiquée pour confirmer ce diagnostic.

Quelles sont les causes et les facteurs à risque d’un syndrome rotulien ?

Plusieurs situations peuvent venir expliquer l’apparition d’un syndrome rotulien. Parmi celles-ci, on retrouve :

  • Une mauvaise quantification du stress mécanique ;
  • Un défaut d’alignement : une rotule qui n’est pas dans un bon alignement par rapport au fémur risque d’engendrer un syndrome rotulien ;
  • Un affaissement de la voûte plantaire (pieds plats) ;
  • Avoir un genu varum (déviation des genoux vers l’extérieur) ou un genu valgum (déviation des genoux vers l’intérieur) ;
  • Souffrir d’un déséquilibre musculaire qui serait susceptible d’entraîner un défaut de maintien de la rotule (faiblesse du quadriceps, hypoextensibilité du quadriceps, des ischio-jambiers ou de la bandelette ilio-tibiale, etc.) ;
  • Croissance : il a été observé que les adolescents sont plus sujets à souffrir de SFP du fait de leur poussée de croissance en cours ;
  • Antécédents médicaux liés au genou (chirurgie, traumatisme, etc.) ;
  • Un mauvais équipement sportif (mauvaises chaussures par exemple) ;
  • Un surpoids important du patient.

Ces facteurs de risque combinés à une activité sportive intensive sans progressivité peuvent entraîner l’apparition d’un syndrome rotulien, la rotule étant soumise à des contraintes inhabituelles.

Existe-t-il des complications au syndrome fémoro patellaire ?

Un syndrome rotulien qui n’est pas traité peut évoluer vers de l’arthrose du genou : le cartilage de la rotule subira une usure inhabituelle due aux frottements du fémur contre la rotule.

Si vous constatez que vous avez un ou plusieurs symptômes cités précédemment, n’hésitez pas à rapidement consulter un médecin. Celui-ci pourra alors poser un diagnostic fiable et rapidement prendre en charge votre problème afin de limiter tout risque de complication parfois irréversible.

Comment soigner le syndrome rotulien ?

Il existe plusieurs façons de soigner un syndrome fémoro patellaire. Du traitement médical à la chirurgie en passant par la rééducation avec un kinésithérapeute, à chaque pathologie sa prise en charge en fonction de sa gravité :

Faire des séances de rééducation avec un kinésithérapeute

Selon les examens effectués par votre médecin, une rééducation conduite par un kinésithérapeute est souvent suffisante pour soigner un syndrome rotulien. La rééducation a alors pour but de vous réapprendre les bons mouvements à effectuer de manière progressive pour respecter la quantification mécanique, mais aussi de vous redonner de la mobilité et vous renforcer afin de limiter les contraintes physiques sur la rotule et ainsi empêcher au maximum les frottements douloureux entre rotule et fémur. En plus de diminuer les symptômes dont vous souffrez, une rééducation par kinésithérapie va limiter le risque d’arthrose.

Les techniques de rééducation sont multiples dans le but de favoriser un rétablissement efficace : mobilisations passives du genou, mobilité, massages, renforcement musculaire, bandes de k taping, etc.

Les exercices que vous aurez à faire pendant une rééducation de ce dysfonctionnement du genou seront à faire à la fois en séance avec un kinésithérapeute, mais également chez vous pour une meilleure progression.

PROGRAMME D'EXERCICES DE RÉÉDUCATION POUR VOTRE syndrome rotulien

Semaine 1 à 3

Exercices de mobilité : 

  • Etirement des muscles ischio-jambiers, quadriceps, adducteurs
  • Travail de rotation interne de hanche : 90/90 (ne doit pas créer de douleurs dans le genou)
  • Travail de mobilité de la cheville en flexion dorsale
  •  

Exercices de renforcement musculaire :

  • Du muscle quadriceps : chaise (descendre progressivement le plus bas possible sans douleur)
  • Du muscle moyen fessier en dynamique
  • Des muscles ischio jambiers : pont fessier dynamique sur deux jambes puis une jambe
  • Du muscle Long Fléchisseur de l’Hallux (LFH)
Semaine 4 à 6

Exercices de mobilité : 

  • Etirement des muscles quadriceps, adducteurs
  • Travail de rotation interne de hanche : 90/90 (ne doit pas créer de douleurs dans le genou)
  • Travail de mobilité de la cheville en flexion dorsale avec élastique

Exercices de renforcement musculaire :

  • Du muscle quadriceps : squat, fentes statiques puis dynamiques
  • Du muscle moyen fessier en dynamique position debout et en gainage latéral
  • Des muscles ischio-jambiers : Single leg deadlift
  • Du muscle tibial postérieur en statique
  • Du muscle triceps sural : montée pointe de pied en dynamique
  • Du muscle Long Fléchisseur de l’Hallux (LFH)
 

Reprise de la course à pied avec protocole de reprise, idéalement après une analyse de la course à pied.

Semaine 7 à 9

Exercices de mobilité : 

  • Travail de rotation interne de hanche : 90/90 (ne doit pas créer de douleurs dans le genou)
  • Travail de mobilité de la cheville en flexion dorsale avec élastique

Exercices de renforcement musculaire :

  • Du muscle quadriceps : jumping squat, step up, squat sur box, reverse lunges, saut en hauteur maximum sur deux jambes, puis une jambe
  • Du muscle moyen fessier en dynamique position debout et en gainage latéral
  • Des muscles ischio-jambiers : Single leg deadlift, leg curl
  • Du muscle triceps sural : réception de saut et propulsion

Exercices de proprioception :

  • Saut deux jambes puis deux jambes face, côté, quart de tour et demi tour, yeux ouverts, yeux fermés, saut sur step/box, réception de saut

Compléter la rééducation avec un traitement médical

En parallèle d’une rééducation qui saura écarter plusieurs causes liées au syndrome rotulien, il est important que vous puissiez améliorer votre confort au quotidien en agissant directement sur la douleur que vous ressentez. En effet, dans le cadre d’un syndrome fémoro patellaire, la douleur peut être persistante et particulièrement gênante. C’est pourquoi votre médecin pourra vous prescrire plusieurs mesures afin de soulager votre douleur en plus d’aider à stabiliser votre rotule : poches de glace, orthèse, anti-inflammatoires, mise au repos du genou (arrêt d’activité sportive et évitement des positions douloureuses) et antalgiques. Par la suite, d’autres techniques et traitements peuvent aussi vous être proposés :
  • Infiltrations de corticoïdes (anti-inflammatoires) ;
  • Infiltrations d’acide hyaluronique (gel ayant pour objectif de lubrifier l’articulation) ;
  • Injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP).

Bénéficier d’un accompagnement par un podologue et un ostéopathe

Vous faire accompagner par un podologue et un ostéopathe peut également vous aider à réduire les douleurs que vous pouvez ressentir en cas de syndrome rotulien :
  • Le podologue vous conseillera de porter des semelles adaptées à votre morphologie afin de diminuer les déséquilibres du membre inférieur et réduire ainsi les contraintes exercées sur votre genou ;
  • L’ostéopathe quant à lui pourra vous faire profiter de son savoir-faire en thérapies manuelles. Il vous aidera à retrouver de la mobilité, aussi bien au niveau des membres inférieurs que du rachis.

En dernier recours : la chirurgie

Rassurez-vous, soigner un syndrome fémoro patellaire par la chirurgie n’est préconisé qu’en ultime recours. En pratique, seuls les cas d’instabilité chronique de la rotule ou d’anomalies anatomiques importantes justifieront une intervention chirurgicale pour soigner un syndrome rotulien.

Nos kinés répondent à vos questions les plus fréquentes :

  • Comment muscler les quadriceps avec un syndrome rotulien ?

Pour muscler les quadriceps avec un syndrome rotulien, il existe de nombreux exercices. Par exemple : en position de gainage (en appui sur les avant-bras) : soulevez la jambe blessée de quelques centimètres, pointe de pied vers vous, pendant dix secondes. Reposez le pied pendant dix secondes. Répétez dix fois et faites cela sur 3 à 5 fois. En position assise contre un mur en faisant comme si vous vous asseyez sur une chaise, descendez au plus proche de 90° de flexion de genou mais sans provoquer de douleur. Si une douleur survient, fléchissez moins les genoux en remontant vos fesses plus haut contre le mur. Maintenez la position jusqu’à obtenir une sensation des muscles de la cuisse qui chauffent (et non dans les genoux). Vous pouvez également faire l’exercice suivant en position debout : montez sur une marche avec la jambe blessée, redescendez avec la jambe saine. Répéter dix fois sur 3 à 5 séries. Des squats peuvent également vous aider à muscler les quadriceps avec un renforcement global du membre inférieur.

  • Quelle genouillère choisir en cas de syndrome rotulien ?

Si vous souffrez d’un syndrome rotulien, il peut être utile d’acquérir une genouillère rotulienne. Ce type de genouillère est spécialement conçu pour les personnes atteintes par une pathologie rotulienne au genou, ce qui est le cas avec un syndrome fémoro patellaire.

  • Peut-on prévenir l’apparition du syndrome fémoro patellaire ?

Il existe plusieurs façons de prévenir l’apparition du syndrome fémoro patellaire, même si toutes ne sont pas infaillibles. Dans tous les cas, la meilleure façon d’éviter d’augmenter les risques de déclencher cette pathologie est d’adopter de bonnes habitudes dans votre quotidien et dans votre pratique sportive. Vous pouvez par exemple :

  • Respecter la quantification du stress mécanique ;
  • Acheter du bon équipement (chaussures) pour pratiquer une activité physique ;
  • Intégrer un échauffement systématique avant chaque séance de sport ;
  • Écouter votre corps et vous accorder des pauses si nécessaire pendant une séance ;
  • Utiliser des bandes de k taping pour stabiliser l’articulation.
3 points à retenir concernant le syndrome rotulien :
  • Le syndrome rotulien (ou syndrome fémoro patellaire) désigne une pathologie fréquente du genou, en particulier chez les sportifs. Elle se manifeste par une douleur anormale lors du frottement de la rotule et du fémur ;
  • Les causes d’apparition du syndrome rotulien sont nombreuses et variées (anomalies anatomiques, faiblesse musculaire, mauvaise pratique sportive, modification trop importante des contraintes apportées au genou etc.) ;
  • On peut soigner un syndrome rotulien grâce à un traitement médical, une rééducation (kinésithérapie) ou bien, dans certains cas, grâce à une chirurgie dans des cas de douleurs chroniques ou d’anomalies anatomiques.

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Sources :

Revue Médicale Suisse – Mieux comprendre le syndrome douloureux fémoro-patellaire… pour mieux le traiter https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2014/revue-medicale-suisse-437/mieux-comprendre-le-syndrome-douloureux-femoro-patellaire-pour-mieux-le-traiter

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