Blessures par zone ᐅ Scoliose : cause, traitement, mouvements à éviter
Asymptomatique dans la plupart des cas, la scoliose peut également devenir douloureuse et handicapante dans ses formes plus graves. Son dépistage s’effectue le plus souvent pendant l’enfance ou l’adolescence, afin d’entamer une prise en charge précoce pour retarder son évolution.
Qu’est-ce qu’une scoliose ?
Quels en sont les symptômes ?
Comment soigner la scoliose ?
Sur cette page, focus sur la scoliose de l’adulte et de l’enfant, et les traitements à disposition pour la corriger.
On parle de scoliose pour désigner une courbure pathologique de la colonne vertébrale. Cette atteinte du rachis peut concerner un ou plusieurs de ses trois segments, à savoir :
Il existe plusieurs type de scoliose :
Pour les scolioses fonctionnelles :
Une scoliose fonctionnelle est plus facile à traiter. En cas de non traitement, ultérieurement elle peuvent devenir des scolioses structurelles, donc avec des modifications dans le trois plans / dimensions.
D’un point de vue diagnostic, la scoliose est confirmée lorsque l’angle de Cobb, formé par les vertèbres supérieure et inférieure de la déformation, et est supérieur à 10°. La déformation est permanente, et se situe dans les trois plans de l’espace (frontal, horizontal et sagittal). On parle alors de scoliose structurelle.
La scoliose structurelle présente :
Bon à savoir : La scoliose ne doit pas être confondue avec l’attitude scoliotique, qui se caractérise par une déviation réductible de la colonne vertébrale, la déviation étant présente dans un plan seulement. En cas de scoliose, la courbure n’est pas réductible.
Il existe différents stades d’évolution de la scoliose. De loin la plus fréquente, la scoliose légère se caractérise par une déviation mineure du rachis, généralement asymptomatique. Elle est souvent diagnostiquée suite à une radiographie ou lors d’un examen de santé routinier, lorsque le médecin observe la colonne vertébrale en position penchée vers l’avant.
En général, le patient atteint de scoliose légère ne se plaint d’aucune gêne ou douleur particulière. Le professionnel de santé lui recommandera toutefois d’être attentif à d’éventuels maux de dos en position assise prolongée ; en effet, ce symptôme constitue un signe d’alerte.
On considère que la scoliose est sévère lorsque l’angle de Cobb dépasse 30°. Visible à l’œil nu, cette déformation se caractérise par un dos en S, avec un impact souvent important sur la qualité de vie des patients : en effet, au maux de dos et à l’inconfort s’ajoute l’impact esthétique lié à la déformation du dos et à la perte de taille. Dans certains cas, la scoliose grave peut aller jusqu’à nuire au bon fonctionnement des organes vitaux internes, comme le cœur et les poumons. Pour prévenir ou soulager d’éventuelles difficultés respiratoires, une intervention chirurgicale peut être indiquée. Quand l’angle Cobb depasse 20° pendant la période de croissance, un corset est indiqué en parallèle avec un programme d’exercices spécifiques et une prise de conscience de la posture encadré par une kinésithérapeute spécialisé.
Le plus souvent, la scoliose est diagnostiquée chez l’enfant et l’adolescent : les statistiques montrent que 2 à 4% des jeunes de 10 à 16 ans développent une scoliose, bien que celle-ci soit sans gravité dans la majorité des cas.
Les médecins recommandent un dépistage systématique des anomalies de la colonne vertébrale chez l’enfant. Idéalement, ce dépistage doit avoir lieu 1 fois par an chez le pédiatre ou le médecin traitant, même si l’enfant ne se plaint d’aucune douleur particulière. En effet, les déviations de la colonne vertébrale se développent et s’aggravent souvent pendant la croissance : un diagnostic et une prise en charge précoce peuvent donc permettre d’éviter les formes graves et le recours à la chirurgie.
La scoliose concerne également un certain nombre d’adultes, avec une aggravation au fil du temps qui se manifeste par des douleurs et une gêne quotidienne. La scoliose de l’adulte peut résulter :
On parle de scoliose “de novo”, ou dégénérative, pour désigner la scoliose qui se développe à l’âge adulte en raison du vieillissement. En général, les symptômes apparaissent vers l’âge de 45 ou 50 ans.
La scoliose légère (angle inférieur à 30 degrés) est généralement asymptomatique. Elle peut éventuellement se manifester par une douleur ou une raideur du rachis lorsque le patient reste longtemps assis, ce qui doit faire l’objet d’un suivi médical. Ce type de scoliose est souvent détecté lors d’un examen de routine.
L’asymétrie du pli de la taille ou des épaules fait partie des premiers signes de la scoliose. Cette asymétrie peut être observée par un simple examen clinique où le patient se met debout, torse nu, en joignant ses deux pieds nus. Dans un deuxième temps, le patient se penche vers l’avant, les mains jointes, la tête en bas et les jambes bien tendues. Dans cette position, le médecin peut observer l’arrière du dos du patient pour détecter une éventuelle gibbosité (déformation en forme de bosse) qui est un autre signe caractéristique de la scoliose. En présence de ces signes, des radiographies sont demandées pour confirmer le diagnostic.
Lorsque la scoliose est symptomatique, elle se manifeste principalement par des douleurs dorsales chroniques. En cas de scoliose sévère, les patients peuvent également souffrir d’une diminution des capacités respiratoires (le thorax étant déformé) et d’une gêne esthétique souvent notable (déformation sévère, perte de taille, “dos en S”).
On distingue deux grands types de scoliose en fonction de leur cause :
Plus rare que sa forme idiopathique, la scoliose secondaire est généralement diagnostiquée plus tôt au cours de la vie. On sait par exemple que les enfants atteints d’insuffisance motrice d’origine cérébrale ou d’un myopathie de Duchenne, développent fréquemment une déformation du rachis.
Ceci étant dit, 70 à 80% des scolioses sont idiopathiques. La cause de la scoliose reste donc largement méconnue, malgré un certain nombre de travaux de recherche. Le facteur héréditaire peut entrer en compte, puisqu’on sait qu’avoir un parent scoliotique augmente les chances de développer soi-même cette anomalie. Dans le cas de la scoliose adulte, l’ostéoporose et l’usure des vertèbres et des disques intervertébraux sont souvent en cause.
L’objectif du traitement de la scoliose est de limiter l’aggravation de la déformation du rachis. Chez l’enfant, il est important que la scoliose soit aussi réduite que possible avant la fin de la croissance. Bien sûr, lorsque la scoliose est symptomatique, le traitement permet aussi de soulager les douleurs et d’améliorer le confort du patient.
Plusieurs options de traitement sont envisageables, en fonction de l’âge du patient, de la cause de la scoliose et ses éventuelles complications.
En cas de scoliose légère, le traitement repose sur :
En cas de scoliose évolutive ou sévère, d’autres solutions sont indiquées :
Chez l’enfant et l’adolescent, le port du corset est toujours privilégié par rapport au traitement chirurgical, qui concerne moins de 10% des jeunes patients. Quant à la kinésithérapie, elle est indiquée quel que soit le stade de progression de la déformation, y compris en parallèle du traitement orthopédique ou chirurgical.
La kinésithérapie est un élément clé du traitement de la scoliose. Les séances peuvent avoir lieu en parallèle de la surveillance médicale, dans le cadre d’un traitement orthopédique (corset) ou dans le cadre de la chirurgie du rachis.
Cette rééducation poursuit plusieurs objectifs :
Les techniques de rééducation employées dépendent de l’âge du patient, du traitement suivi, et des éléments recueillis lors du bilan initial. En règle générale, les séances comprennent :
Chaque programme est conçu de manière entièrement personnalisée, pour s’adapter aux capacités et problématiques de chacun. Le kinésithérapeute a également un rôle d’éducateur, et peut aider les jeunes patients à bien porter leur corset. Lorsque la rééducation intervient en complément d’un traitement, les progrès observés en séance de kinésithérapie permettent d’évaluer son efficacité.
La méthode Schroth est une approche reconnue et efficace pour le traitement non chirurgical de la scoliose. Développée par Katharina Schroth, elle mise sur la correction tridimensionnelle du rachis grâce à des exercices spécialisés. Ces exercices, distincts de la kinésithérapie traditionnelle, sont taillés sur mesure selon les caractéristiques uniques de la scoliose de chaque individu, mettant l’accent sur la déflexion, la dérotation et l’élargissement thoracique. L’approche est holistique; elle considère la colonne vertébrale non pas de façon isolée, mais comme partie intégrante d’un système corporel interconnecté, avec un focus particulier sur l’amélioration de la capacité pulmonaire et de la fonction musculaire.
Les patients suivant la méthode Schroth sont guidés par des kinésithérapeutes expérimentés pour maîtriser les techniques de respiration et d’auto-correction. Cela permet une intégration profonde des principes dans leur vie quotidienne, favorisant ainsi la gestion active de la condition.
Points importants de la méthode Schroth :
Le but ultime de la méthode Schroth est d’atteindre une posture équilibrée et fonctionnelle, en renforçant les muscles spinaux et en corrigeant les déséquilibres. C’est une méthode exigeant une participation active du patient, qui, avec pratique et persévérance, peut aboutir à une amélioration notable de la qualité de vie.
L’exercice physique n’est pas interdit en cas de scoliose. Au contraire, une activité physique régulière est recommandée pour maintenir la masse musculaire, travailler l’équilibre et la posture, et favoriser la diminution des douleurs.
Pour ce qui est de la vie quotidienne, les seuls mouvements à éviter en cas de scoliose sont ceux douloureux pour le dos.
Là où les patients doivent être vigilants, c’est sur le choix des sports pratiqués. En effet, les sports asymétriques et de collision sont fortement déconseillés, car ils entravent le rééquilibrage de la colonne vertébrale. Ainsi, il convient d’éviter le tennis, le rugby, l’acrosport, certains sports de combat ou encore le lancer de javelot (liste non exhaustive). Chaque situation étant unique, n’hésitez pas à solliciter l’avis de votre kinésithérapeute ou de votre médecin traitant.
La scoliose et la cyphose ont en commun d’être des anomalies de l’axe de la colonne vertébrale. Toutefois, alors que la scoliose se caractérise par une courbure latérale de la colonne, la cyphose désigne une courbure vers l’avant, qui est naturelle mais qui devient problématique à partir d’un certain degré.
Que vous ayez une scoliose légère ou une scoliose importante, l’idéal est de voir un kinésithérapeute spécialisée dans la scoliose pour qu’il vous donne les meilleurs conseils pour dormir en fonction de la scoliose. En effet en fonction des déformations, du sens des courbures la position pour s’endormir sera différente chez chaque personne.
La prise en charge de la scoliose est multidisciplinaire. Elle implique une équipe de professionnels de santé aux compétences complémentaires : le médecin traitant ou le pédiatre, le rhumatologue, le chirurgien orthopédique et le masseur-kinésithérapeute.
Tous les kinésithérapeutes sont habilités à accompagner les patients atteints de scoliose : enfants, adolescents, adultes et seniors, avec ou sans pathologie sous-jacente. En général, les médecins travaillent avec un cabinet de kinésithérapie qu’ils recommandent à leurs patients. Si vous êtes sur Paris, les kinésithérapeutes des centres CAREA Paris 14 et Paris 8 peuvent vous prendre en charge.
3 points à retenir concernant la scoliose :
ET MAINTENANT ?
Sources :
– MSD Manuals – Scoliose
– Elsan – Scoliose
– Ameli – Scoliose
– Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique – Tout savoir sur la scoliose de l’adulte
– Kinémédical – Kinésithérapie et scoliose
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