Hyperlaxité : définition, symptômes et traitement

hyperlaxité (laxité ligamentaire)

Aussi appelée laxité ligamentaire , l’hyperlaxité correspond à une amplitude articulaire supérieure à la normale. Généralement bénin, ce phénomène peut toutefois être associé à des troubles musculosquelettiques et provoquer des symptômes comme la douleur chronique, d’où l’importance du diagnostic et du suivi médical.

Alors, qu’est-ce exactement que l’hyperlaxité (laxité ligamentaire) ?

Quelles sont les causes de ce phénomène ?  

Quelles sont les articulations les plus touchées, et comment y remédier ?

Nos kinésithérapeutes vous répondent dans les lignes qui suivent.

hyperlaxité (laxité ligamentaire)
Sommaire

Définition de la laxité ligamentaire

L’hyperlaxité désigne une anomalie des tissus péri-articulaires (ligaments, tendons, muscles et capsules) dont l’élasticité importante entraîne une souplesse excessive. Cette particularité, qui concerne 10 à 15% de la population, n’est pas considérée comme une maladie en soi. Toutefois, elle entraîne un risque accru de blessure, en particulier les entorses. La laxité ligamentaire est généralement diagnostiquée pendant l’enfance ; dans un certain nombre de cas, elle régresse naturellement et n’est plus présente à l’âge adulte.

La principale manifestation de l’hyperlaxité est une souplesse parfois impressionnante, qui résulte d’une capacité innée et non d’un entraînement. Les personnes hyperlaxes parviennent à se contorsionner dans des positions inhabituelles, une capacité qui peut sembler les favoriser dans des activités comme la danse ou la gymnastique. Mais en réalité, l’hyperlaxité s’accompagne surtout d’une plus grande vulnérabilité aux blessures ainsi qu’à la douleur chronique.

Il est à noter que la laxité ligamentaire peut concerner une seule articulation, comme les chevilles ou les genoux ; ou plusieurs articulations du corps. En raison de leur profil hormonal, les femmes sont plus touchées que les hommes par cette condition.

Hyperlaxité du genou, hyperlaxité de la cheville

Le genou est l’une des articulations les plus fréquemment concernées par l’hyperlaxité articulaire. L’hyperlaxité du genou, qui résulte d’une élasticité excessive des tendons et des ligaments, se manifeste par une hyperextension de l’articulation : concrètement, la personne hyperlaxe tend à enfoncer son genou vers l’arrière de manière excessive ; l’anomalie peut être unilatérale (présente sur un seul genou) ou bilatérale (sur les deux genoux). Avoir un genou hyperlaxe peut poser problème, particulièrement chez les sportifs et sportives. Bien que cette particularité n’entraîne généralement aucune douleur, elle est un facteur de risque pour de nombreuses blessures du genou, en particulier l’entorse du genou, la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) et les luxations. Un suivi en kinésithérapie est fortement recommandé pour éviter ces lésions.

L’hyperlaxité articulaire peut aussi toucher la cheville, entraînant l’instabilité de cette articulation avec un risque accru de blessure. L’entorse de la cheville est la blessure la plus courante liée à l’hyperlaxité de la cheville, et l’une des blessures traumatiques les plus fréquentes dans la population générale. En effet, d’après la Haute Autorité de Santé, cette pathologie est responsable de 6500 consultations par jour aux urgences en France. La rééducation en kinésithérapie est essentielle pour les patients présentant une instabilité de la cheville. Toutefois, dans certains cas avancés, seule la chirurgie (ligamentoplastie) permet de stabiliser l’articulation.

Outre le genou et la cheville, l’hyperlaxité peut aussi concerner : 

  • L’épaule
  • Le coude 
  • La hanche
  • Les poignets et les doigts
  • La colonne vertébrale.

Quelles sont les causes de l’hyperlaxité ?

Que l’hyperlaxité vous touche directement ou concerne un proche, vous vous demandez sûrement d’où vient cette particularité. Chez l’enfant, la laxité ligamentaire est bénigne et généralement sans cause pathologique. Lorsqu’elle persiste à l’âge adulte, elle est souvent le résultat d’une anomalie génétique touchant les gènes codant pour le collagène

Le syndrome d’Ehlers-Danlos (SED), qui entraîne également une hyperextensibilité de la peau ainsi qu’une fragilité généralisée des tissus, est le principal représentant de ces anomalies. Les autres causes possibles de l’hyperlaxité articulaire chez l’adulte sont le syndrome de Down, plus connu sous le nom de trisomie 21, et qui entraîne aussi une hypotonie musculaire ; et le syndrome de Marfan, une pathologie rare liée à une mutation du gène FBN1.

En l’absence d’anomalie génétique, la laxité ligamentaire peut aussi résulter de blessures à répétition. Dans ce cas, elle est souvent liée à l’activité sportive, un ligament pouvant devenir hyperlaxe suite à des entorses ou luxations fréquentes. L’hyperlaxité résultant d’une succession de blessures est ciblée, touchant une seule articulation : par exemple le genou, la cheville ou encore l’épaule.

Les femmes sont plus touchées que les hommes par la laxité ligamentaire. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs biologiques, hormonaux et structurels. En effet, les articulations des femmes sont naturellement plus mobiles, et leurs muscles stabilisateurs souvent moins développés. Par ailleurs, l’angle du bassin est plus large chez les femmes, ce qui favorise la laxité du genou. Les hormones féminines, en particulier les œstrogènes et la relaxine, ont également une influence sur l’élasticité des ligaments. Pendant la grossesse, de nombreuses femmes souffrent d’hyperlaxité ligamentaire, ce qui peut entraîner des douleurs au niveau du bassin et du dos. Ce phénomène est temporaire et ne nécessite pas de traitement particulier, en dehors de la gestion des symptômes.

Comment savoir si on est hyperlaxe ? Diagnostic

En général, il est assez simple de détecter l’hyperlaxité d’une personne, même en amont du diagnostic médical. En effet, les personnes hyperlaxes sont anormalement souples, ce qui leur permet d’effectuer des mouvements inhabituels comme l’hyperextension du coude ou du genou, formant un angle de plus de 180°.

Ceci étant dit, le diagnostic de l’hyperlaxité est encadré par un cadre strict, celui du score de Beighton. Ce score permet de diagnostiquer la laxité ligamentaire grâce aux critères suivants :

  • La possibilité de plaquer le pouce sur la face interne de l’avant-bras en repliant le poignet
  • Le fait de pouvoir former un angle de plus de 90° avec l’auriculaire lorsque la main est posée à plat
  • La possibilité d’étendre le coude et le genou au-delà de 180° (hyperextension)
  • La possibilité de toucher le sol en posant les mains à plat, sans plier les jambes.

Quelles sont les conséquences de l'hyperlaxité ?

L’hyperlaxité articulaire n’est pas une condition grave en soi. Cela dit, elle peut avoir des conséquences sur la qualité de vie et sur la santé des personnes, en particulier si celles-ci pratiquent un sport. 

Le principal risque associé à l’hyperlaxité est le risque de blessure : 

  • Entorses répétées (en particulier entorse de la cheville)
  • Luxations et déboîtements (rotule, épaule…)
  • Lésions ligamentaires (notamment au niveau du genou)
  • Tendinites et tendinopathies.

 

Enfin, les personnes hyperlaxes sont plus exposées que le reste de la population à l’arthrose, favorisée par l’instabilité articulaire et les traumatismes à répétition. Aussi, il n’est pas rare que l’hyperlaxité soit associée à des douleurs articulaires, ligamentaires ou encore musculaires. Souvent chroniques, ces douleurs peuvent nécessiter un traitement, où la kinésithérapie occupe une place essentielle.

Traitement de l'hyperlaxité (laxité ligamentaire)

comment corriger une laxité ligamentaire

 

Il n’existe pas à proprement parler de traitement contre l’hyperlaxité. En revanche, plusieurs stratégies thérapeutiques peuvent être mises en place pour diminuer les symptômes, en particulier la douleur, tout en réduisant le risque de blessure associés à cette condition.

Pratiquer une activité sportive de manière modérée est un élément clé de prévention des blessures. La progressivité des entraînements est de rigueur, et les mouvements brutaux impliquant les articulations hyperlaxes sont à éviter. Idéalement, les personnes hyperlaxes qui pratiquent un sport sont accompagnées par un médecin ainsi qu’un kinésithérapeute, qui les conseillent sur les réflexes à adopter pour une activité physique sécurisée.

Dans le cas où l’hyperlaxité entraîne des douleurs, les prises ponctuelles d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires sont autorisées. Cela dit, le meilleur moyen de soulager les symptômes associés à l’hyperlaxité est d’entreprendre une rééducation avec un kinésithérapeute. En effet, les techniques employées en rééducation permettent d’améliorer la stabilité articulaire, ce qui contribue aussi bien au soulagement des douleurs qu’à la prévention des blessures.

Hyperlaxité et kinésithérapie

La kinésithérapie est une composante essentielle de la prise en charge de la laxité ligamentaire, que celle-ci soit causée par une maladie génétique comme le syndrome d’Ehlers-Danlos, ou liée à des blessures à répétition. L’objectif principal de cette rééducation est de stabiliser les articulations, ce qui passe principalement par un travail proprioceptif et de renforcement musculaire, souvent complété par d’autres techniques pour le soulagement de la douleur.

Le travail de proprioception est important dans la prise en charge de l’hyperlaxité. En effet, les patient(e)s doivent affiner la perception de la position articulaire, afin d’éviter les mouvements excessifs ou non contrôlés qui favorisent les entorses et les luxations/subluxations. L’objectif est de compenser l’élasticité des tissus conjonctifs par une amélioration du contrôle neuromusculaire.

Quant aux exercices de renforcement musculaire, ils ciblent principalement les muscles stabilisateurs et les muscles profonds. L’objectif est d’améliorer le maintien des articulations mais aussi de faciliter le contrôle proprioceptif, ce qui contribue aussi à la prévention des blessures.

Enfin, en cas de douleurs aiguës ou chroniques, le kinésithérapeute peut aussi masser les zones douloureuses afin de soulager le patient. Chez les personnes atteintes du syndrome d’Ehlers-Danlos, le massage peut également cibler les organes digestifs, afin de soulager les troubles fonctionnels qui accompagnent souvent cette pathologie.

Nos kinés répondent à vos questions

Hyperlaxité et hypermobilité : quelles différences ?

L’hypermobilité désigne une augmentation de l’amplitude articulaire qui reste physiologique, tandis que l’hyperlaxité désigne la possibilité d’un mouvement excessif, dans un plan de mobilité anormal. Ainsi, il est tout à fait possible qu’une articulation soit hypermobile sans être hyperlaxe.

Quel sport pratiquer en cas d’hyperlaxité ?

Quand on est hyperlaxe, les sports de pivot (danse, tennis, sports de combat ou encore football) sont déconseillés, en raison du risque élevé d’entorse. En revanche, vous pouvez pratiquer sans danger la natation, le yoga, le pilates ou encore la marche. Aucun sport n’est absolument contre-indiqué ; cela dit, nous vous recommandons de solliciter l’avis de votre médecin ou de votre kiné avant de commencer une nouvelle activité.

Hyperlaxité – 3 points à retenir :

  • L’hyperlaxité (laxité ligamentaire) se caractérise par une souplesse excessive des articulations
  • Elle est généralement d’origine génétique, et concerne plus de 10% de la population
  • Le traitement consiste principalement à réduire le risque de blessure grâce à des séances de kinésithérapie

ET MAINTENANT ?

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Sources : 

cabinet kiné du sport balnéothérapie piscine CAREA Paris 8

CAREA PARIS 8

76 Boulevard Malesherbes, Paris 8e
RdC droite, dans le hall  

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CAREA PARIS 14

21-25 Av. Porte de Châtillon, Paris 14e
Institut du Judo, fond allée Bât. gauche  

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