Cruralgie : causes, symptômes et traitement

Patient atteint d’une cruralgie

Semblable à la douleur causée par le nerf sciatique, la cruralgie est une douleur de la face antérieure de la hanche et de la cuisse, pouvant descendre jusqu’au genou. Causée par la sensibilisation anormale d’un nerf (le nerf fémoral) ou d’une de ses racines, elle peut entraîner des difficultés à marcher voire une paralysie partielle, d’où l’importance du traitement et de la prévention.

Qu’est-ce qu’une cruralgie ? 

Quels sont les causes et les symptômes de la cruralgie

Comment soigner une cruralgie ?

Nos kinésithérapeutes vous répondent.

Patient atteint d’une cruralgie
Sommaire

Définition de la cruralgie

Aussi appelée névralgie crurale, la cruralgie est une douleur qui se manifeste le long du nerf fémoral, anciennement nerf crural. La douleur est causée par l’irritation ou la compression de ce nerf ou de l’une de ses racines, situées au niveau des vertèbres lombaires L2,L3 et L4.

La longueur du trajet de la cruralgie peut légèrement varier d’un patient à l’autre en fonction de la cause du problème ; toutefois, la douleur concerne toujours la face antérieure voire médiale du membre inférieur, c’est-à-dire le devant et l’intérieur de la cuisse. 

On parle de douleur névralgique pour caractériser la cruralgie, car celle-ci est liée à une atteinte nerveuse. La cruralgie concerne en majorité des sujets âgés de 50 à 60 ans ; toutefois, elle est fréquemment diagnostiquée dans d’autres tranches d’âge.

Il existe différents types de cruralgie, en fonction de la manière dont la douleur se manifeste : 

  • La cruralgie aiguë, qui se caractérise par une douleur ponctuelle
  • La cruralgie chronique, lorsque celle-ci dure depuis au moins plusieurs mois
  • La cruralgie hyperalgique, qui correspond à une douleur intense, souvent décrite comme insupportable
  • La cruralgie bilatérale, une forme plus rare de la cruralgie où les deux cuisses sont douloureuses.

Cruralgie et sciatique : quelles différences ?

La cruralgie est souvent comparée à la sciatique, ou plus exactement à la sciatalgie, “sciatique” étant le nom du nerf responsable de la douleur. Dans les deux cas, il s’agit d’une douleur d’origine nerveuse, causée par une compression ou une irritation des racines nerveuses dans la zone lombaire. Les symptômes, principalement la douleur et l’engourdissement ou les fourmillements, se manifestent au niveau du membre inférieur.

Toutefois, alors que le nerf sciatique longe l’arrière de la cuisse, le nerf fémoral ou crural longe sa partie avant. Le trajet de la cruralgie et celui de la sciatique sont donc différents : dans le premier cas, les patients ont mal à l’avant de la cuisse, et dans le deuxième cas, la douleur se manifeste à l’arrière de la cuisse, parfois jusqu’au pied.

Ainsi, malgré quelques éléments communs dans la prise en charge de ces deux douleurs, la sciatique et la cruralgie se traitent en rééducation avec deux approches différentes, spécifiques.

Quelles sont les causes de la cruralgie ?

Le plus souvent, la cruralgie n’admet pas une seule mais plusieurs causes, au croisement de facteurs biologiques et mécaniques et de facteurs psychologiques ou sociaux. Sur le plan purement physique, les causes possibles de la cruralgie sont : 

  • L’arthrose lombaire, qui favorise l’irritation du nerf fémoral au niveau de ses racines nerveuses
  • Une hernie discale, qui favorise la compression du nerf par glissement des disques intervertébraux
  • Des mouvements répétitifs et/ou inhabituels irritant le nerf par sur stimulation
  • Une compression par le muscle psoas dû à une hypertonie de celui-ci ou, cas plus rare
  • Un hématome de ce muscle (une affection rare généralement liée à la prise d’un traitement anticoagulant)
  • Une tumeur cancéreuse provoquant l’inflammation du nerf crural.

 

Ces deux derniers cas de figure sont relativement rares ; le plus souvent, la cause de la cruralgie est bénigne. 

Aussi, contrairement à une idée reçue, il est tout à fait possible d’avoir une compression nerveuse sans symptômes (une imagerie attestant la présence d’une hernie discale sans pour autant que le patient ne se plaigne de douleurs, par exemple). La cruralgie, c’est-à-dire la douleur elle-même, est moins le résultat de ce facteur mécanique que de l’inflammation des racines nerveuses, favorisée par l’inactivité physique, le stress, les troubles du sommeil ou encore une posture inadaptée. C’est pourquoi l’identification des facteurs psychologiques favorisant la douleur est un élément clé du traitement de la cruralgie.

 

Quels sont les symptômes de la cruralgie ?

Symptômes de la cruralgie

 

Le principal symptôme de la cruralgie est une douleur qui prend racine dans le bas du dos (zone lombaire), qui descend au niveau de la hanche et se poursuit sur le devant de la cuisse, ce qui correspond au trajet du nerf fémoral. Dans certains cas, la douleur descend jusqu’au mollet voire jusqu’à la cheville. Lorsque la cruralgie est causée par une hernie discale, la douleur est souvent majorée lors d’un effort non maîtrisé et en cas de pression abdominale (c’est-à-dire lors de la toux, de l’éternuement et de la défécation).

Dans certains cas, la cruralgie peut se manifester par d’autres symptômes comme : 

  • Des troubles de la sensibilité (fourmillements, picotements au niveau du membre inférieur)
  • Des troubles sphinctériens (incontinence urinaire et/ou fécale, perte de sensibilité au niveau du périnée)
  • Un déficit moteur, lié à la paralysie du nerf fémoral. Dans ce cas, on parle de paralysie partielle ou complète, ce qui se traduit par des difficultés à marcher, voire une chute liée à une sensation de “lâchage” du genou.

 

Ce dernier symptôme signale une atteinte nerveuse sévère, et requiert une intervention chirurgicale en urgence pour prévenir ou limiter les éventuelles séquelles.

Cruralgie : quels sont les mouvements à éviter ?

Contrairement à une idée reçue, se mettre au repos en cas de cruralgie, et surtout en cas de cruralgie chronique, n’est pas une solution à long terme. La même recommandation vaut pour la sciatalgie. A court terme, c’est-à-dire sur quelques jours, le repos ne pose aucun problème ; mais il est important que le patient ne s’enferme pas dans une routine d’évitement et d’immobilité.

Cela dit, en attendant que la cruralgie aiguë soit traitée, il peut être utile de faire attention lors de la réalisation de certains mouvements, qui risquent de réveiller la douleur en comprimant le nerf fémoral : 

  • La flexion excessive du tronc vers l’avant (par exemple pour ramasser un objet)
  • Le soulèvement d’objets lourds
  • Les torsions excessives de la colonne vertébrale
  • Les sports à impact élevé (course à pied, saut, sports de contact)
  • Le port de talons hauts
  • La position assise prolongée.

 

Notez que ces mouvements à limiter en cas de cruralgie ne constituent pas un traitement de la douleur, mais simplement un moyen de soulager le patient le temps que la guérison soit obtenue. A terme, le patient doit pouvoir reprendre toutes ses activités sans douleur, et sans être freiné au quotidien par la crainte d’avoir mal.

Cruralgie : quel traitement ?

D’après vos symptômes, vous pensez avoir une cruralgie ? La première chose à faire pour soigner une cruralgie est de consulter un médecin, généraliste ou rhumatologue. Le diagnostic de la cruralgie repose sur un examen clinique pour déterminer le trajet de la douleur, son intensité et ses circonstances d’apparition. Dans certains cas, des examens d’imagerie comme l’IRM sont indiqués pour préciser le diagnostic.

Plusieurs options de traitement permettent de soulager la cruralgie :

  • Anti-inflammatoires et décontractants musculaires pour diminuer la douleur
  • Infiltrations de corticoïdes en cas de douleurs intenses
  • Séances de kinésithérapie pour soulager la douleur tout en corrigeant les facteurs favorisants, et rééduquer à la reprise du mouvement 
  • Chirurgie dans les cas les plus sévères, c’est-à-dire en présence de troubles sphinctériens et/ou d’un déficit moteur ou sensitif.

 

En fonction de votre métier et de vos activités sportives, le médecin peut aussi vous suggérer une courte période de repos, voire vous prescrire un arrêt de travail.

Traitement de la cruralgie en kinésithérapie


La prise en charge de la cruralgie en kinésithérapie commence par un bilan permettant au kiné d’identifier les facteurs responsables de la douleur, et de caractériser celle-ci. L’un des objectifs de ce bilan est d’identifier d’éventuels facteurs de chronicisation de la pathologie, facteurs qui sont généralement d’ordre bio-psychosocial, c’est à dire tout ce qui touche à la vie du patient (stress, dépression et/ou anxiété, idées reçues concernant la douleur…).

Pour soigner une cruralgie, le travail du kinésithérapeute consiste à : 

  • Aider le patient à identifier des positions et des mouvements permettant de soulager la douleur
  • Réconcilier le patient avec le mouvement et l’activité physique, en proposant des exercices de difficulté progressive
  • Proposer des techniques de gestion de la douleur (chaleur, étirement des muscles de la zone du nerf crural) afin de rendre le quotidien moins stressant
  • Sensibiliser le patient à l’importance de l’activité physique pour soulager la cruralgie à long terme, ainsi qu’au rôle du stress et des facteurs psychologiques dans le maintien de la douleur.


Les étirements et les exercices de renforcement musculaire ont toute leur place dans le traitement kiné de la cruralgie, qui peut aussi intervenir après une chirurgie. Suivre les conseils de prévention du kinésithérapeute, surtout en ce qui concerne les bienfaits de l’activité physique, est fortement recommandé pour une guérison durable.

Nos kinés répondent à vos questions

La cruralgie a-t-elle des causes psychologiques ?

La cruralgie est souvent liée à une cause physique comme la hernie discale ou une arthrose lombaire, qui compriment le nerf fémoral.  Ceci étant dit, on sait que les facteurs psychologiques, en particulier le stress et la dépression, contribuent grandement à la cruralgie. Cela peut expliquer pourquoi, en présence d’une compression nerveuse semblable, certains patients sont symptomatiques et d’autres non.

Que faire en cas de cruralgie ?

Si vous pensez avoir une cruralgie, il est important de consulter votre médecin traitant ou un rhumatologue. Vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute pour entamer une rééducation et être conseillé.

Pourquoi souffre-t-on de cruralgie en cours de grossesse ?

Pendant la grossesse, un certain nombre de femmes se plaignent de douleur sciatique ou de cruralgie. C’est un effet commun de l’augmentation de la pression au niveau des disques intervertébraux, dû à la posture de la femme pour supporter la croissance de son ventre, qui comprime le nerf fémoral et/ou le nerf sciatique. Cela dit, des solutions existent ! En cas de cruralgie pendant la grossesse, n’hésitez pas à consulter un médecin ou un kinésithérapeute pour vous soulager.

Cruralgie :  3 points à retenir

  • La cruralgie est une douleur qui part du bas du dos et se prolonge à l’avant de la cuisse
  • Elle est souvent liée à une hernie discale qui comprime le nerf fémoral
  • La kinésithérapie est indiquée pour soulager la douleur et prévenir sa chronicisation

ET MAINTENANT ?

Vous souffrez d’une cruralgie aiguë ou chronique, et vous recherchez un kinésithérapeute ? Les kinésithérapeutes des centres CAREA Paris 8 et Paris 14 sont disponibles pour vous accompagner. Prenez rendez-vous sans plus attendre !

Sources : 

cabinet kiné du sport balnéothérapie piscine CAREA Paris 8

CAREA PARIS 8

76 Boulevard Malesherbes, Paris 8e
RdC droite, dans le hall  

Balneotherapie kine cabinet à paris 14 balneo piscine ostéopathie

CAREA PARIS 14

21-25 Av. Porte de Châtillon, Paris 14e
Institut du Judo, fond allée Bât. gauche  

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