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L’arthrose de la cheville est une pathologie fréquente, qui correspond à l’usure du cartilage articulaire. Contrairement aux autres localisations de l’arthrose, celle de la cheville se développe généralement dans un contexte de traumatismes répétés (entorses et/ou fractures). Les symptômes qu’elle entraîne peuvent impacter la marche, d’où l’importance d’une prise en charge adaptée, entreprise aussi tôt que possible.
Qu’est-ce que l’arthrose de la cheville et quelle en est la cause ?
Quels sont les symptômes de cette pathologie ?
Comment soigner l’arthrose de la cheville ?
L’opération est-elle indispensable ?
Lisez la suite pour découvrir nos réponses.
L’arthrose de la cheville est une maladie articulaire chronique, définie par l’usure progressive du cartilage situé entre le tibia, le péroné et l’astragale.
Le cartilage est un tissu non vascularisé et non innervé, interposé entre les surfaces osseuses d’une articulation ; il permet, grâce à sa force de résistance, d’assurer le glissement des surfaces osseuses avec un minimum de frottements. Lorsqu’il s’amincit ou disparaît, les frottements entre les os deviennent plus importants, ce qui peut entraîner des douleurs, gonflement ainsi qu’une altération du fonctionnement de l’articulation.
Moins courante que l’arthrose du genou ou de la hanche, l’arthrose de la cheville peut avoir des conséquences fonctionnelles importantes, en raison de son influence sur la marche. Bien que la progression de la maladie ne puisse pas être inversée, les traitements et la rééducation permettent d’en ralentir l’évolution et d’en soulager les symptômes.
L’arthrose de la cheville se manifeste par différents symptômes qui traduisent l’usure de l’articulation :
Ces manifestations varient d’une personne à l’autre; il est tout à fait possible d’avoir de l’arthrose sans que tous ces signes soient présents. En l’absence de traitement, les symptômes tendent à s’intensifier au fil du temps.
Dans la majorité des cas, l’arthrose de la cheville survient à la suite de lésions antérieures, principalement des entorses et/ou des fractures de la cheville. Cela distingue cette articulation des autres touchées par la maladie, où l’arthrose est généralement primaire, c’est-à-dire sans cause évidente. Ainsi, d’après une étude du département d’Orthopédie de l’université de l’Iowa, portant sur 639 cas d’arthrose de la cheville, 70% sont post-traumatiques.
La deuxième cause la plus fréquente est la polyarthrite rhumatoïde, une pathologie chronique qui entraîne une inflammation généralisée des articulations. L’arthrose primaire ou idiopathique ne représente que 7% des cas étudiés.
Enfin, l’arthrose de la cheville est également favorisée par certaines particularités anatomiques, en particulier le pied plat et les séquelles de pied bot. En effet, ces malformations modifient la façon dont les charges s’exercent sur l’articulation de la cheville, ce qui entraîne une usure précoce du cartilage.
Le diagnostic de l’arthrose de la cheville commence par un examen médical complété par un interrogatoire. En présence des symptômes mentionnés plus haut et d’antécédents de blessure de la cheville, l’arthrose est suspectée. L’examen clinique permet aussi de relever d’éventuels autres facteurs favorisants : malformation congénitale, cheville instable.
Les radiographies de la cheville sont indispensables pour confirmer le diagnostic. Elles permettent de visualiser l’amincissement du cartilage, et montrent fréquemment la présence d’ostéophytes, des excroissances osseuses qui se forment au niveau de l’articulation atteinte. Cela permet donc de quantifier le degré d’atteinte de l’articulation.
Si vous avez plusieurs symptômes évoquant une arthrose de la cheville, il ne faut pas trop tarder avant de consulter un professionnel de santé; et ce même si vous n’avez pas l’âge auquel on s’attend à avoir de l’arthrose ! En effet, comme nous l’avons vu, l’arthrose de la cheville est souvent post-traumatique. Elle peut donc toucher des patients assez jeunes, et se développe parfois dès 30 ans ou 35 ans, voire plus tôt au cours de la vie.
Lorsque l’arthrose est prise en charge rapidement, il est tout à fait possible de vivre avec et même de continuer le sport sans être trop affecté par les symptômes. Agir rapidement ne signifie pas qu’il y a urgence, mais qu’il est plus facile de préserver la mobilité et le confort de la cheville si l’on intervient dès les premiers signes.
L’usure du cartilage étant irréversible, le traitement de l’arthrose de la cheville a pour principaux objectifs la diminution des douleurs et l’amélioration de la mobilité. Les traitements non chirurgicaux sont privilégiés en première intention.
Le traitement non chirurgical de l’arthrose de la cheville repose sur :
Lorsque les symptômes persistent, il est également possible de réaliser des injections intra-articulaires de corticoïdes, d’acide hyaluronique (viscosupplémentation) ou de produits dérivés du plasma (PRP). Enfin, chez les patients en surpoids, une correction de la surcharge pondérale est indispensable, car celle-ci augmente la pression exercée sur les articulations, aggravant les symptômes. Dans la plupart des cas, ces mesures combinées permettent d’améliorer la qualité de vie des patients et d’éviter le recours à la chirurgie.
La chirurgie de l’arthrose de la cheville est proposée en cas d’arthrose sévère, ou lorsque le traitement conservateur n’est pas efficace. Pour traiter une arthrose débutante, il est possible de réaliser un nettoyage articulaire. Cette intervention, qui consiste à corriger les conflits osseux par résection, peut être réalisée sous arthroscopie, ce qui permet d’éviter une procédure plus lourde. Une autre possibilité pour traiter les formes d’arthrose peu évoluées est de réaliser des ostéotomies, c’est-à-dire des coupes osseuses qui permettent de réorienter les contraintes à l’appui.
En cas d’arthrose avancée, deux types d’intervention peuvent être pratiqués :
Après l’opération d’une arthrose de la cheville, la reprise d’appui se fait très progressivement. La rééducation est indispensable pour retrouver une mobilité satisfaisante.
La kinésithérapie occupe une place centrale dans la prise en charge non chirurgicale de l’arthrose de la cheville. En effet, elle dispose d’une variété de techniques permettant d’agir sur tous les aspects de la pathologie : soulagement de la douleur, renforcement des muscles entourant la cheville, amélioration de l’amplitude du mouvement, équilibre et coordination. Des études récentes montrent qu’une activité physique modérée, supervisée par un kinésithérapeute, constitue un moyen sûr et efficace de gérer l’arthrose de la cheville.
Les exercices et soins proposés sont nombreux :
Lorsque la douleur est trop forte pour effectuer une rééducation à sec, la balnéothérapie est recommandée pour soulager l’arthrose de la cheville. En effet, les exercices en piscine facilitent le travail sur les amplitudes, tout en contribuant à la diminution des douleurs.
La douleur est généralement ressentie à l’avant et dans la profondeur de l’articulation, mais elle peut aussi apparaître sur les côtés ou à l’arrière de la cheville. La localisation des douleurs dépend des zones où le cartilage est abîmé.
Oui, l’arthrose de la cheville peut être liée à la course à pied, mais pas de manière directe. La course à pied peut favoriser le développement de l’arthrose en cas de traumatismes répétés (entorses et/ou fractures de la cheville) ou de pratique inadaptée ; par exemple, si vous courez avec des chaussures inadaptées à la morphologie de votre pied.
Oui, l’activité physique modérée est même recommandée aux patients atteints d’arthrose de la cheville ; cela inclut la marche. Cela dit, lors des poussées douloureuses, l’articulation doit être mise temporairement au repos, et la marche réduite au strict minimum.
Arthrose de l’épaule (omarthrose) – 3 points à retenir :
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