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La cervicalgie chronique (douleur persistante au niveau du cou) touche de nombreuses personnes, et peut devenir handicapante au quotidien. Dans la majorité des cas, cette douleur ne correspond à aucune cause grave, et peut être traitée grâce à une stratégie adaptée.
Dans cet article, on vous explique comment la cervicalgie devient chronique, et ce que vous pouvez faire pour retrouver mobilité et confort au quotidien.
La cervicalgie chronique est définie par la présence de douleurs au niveau du cou pendant une période prolongée, généralement supérieure à 3 mois. La chronicité signifie que les symptômes sont récurrents et globalement constants ; leur intensité peut fluctuer, mais ils ne disparaissent pas complètement.
Les symptômes typiques d’une cervicalgie chronique sont :
Dans certains cas, la douleur et la raideur s’accompagnent de vertiges, de maux de tête et parfois de paresthésies (troubles de la sensibilité) irradiant dans le bras. Lorsque la douleur est aussi ressentie dans l’épaule et/ou le bras, on parle plutôt de névralgie cervico-brachiale.
D’après la Haute Autorité de Santé, environ deux tiers de la population sont concernés au cours de leur vie par un épisode douloureux du cou. Ces épisodes sont généralement bénins, mais ils peuvent s’avérer handicapants lorsqu’ils deviennent chroniques.
Bon à savoir : Lorsque la cervicalgie s’accompagne d’un ou plusieurs des signes suivants, qui constituent des red flags (drapeaux rouges), il est impératif de consulter en urgence :
La cervicalgie n’est pas une pathologie mais un symptôme, qui peut avoir plusieurs causes. Dans la plupart des cas, une tension musculaire contribue souvent aux
douleurs, qui disparaissent spontanément en quelques jours, parfois en une semaine ou deux. Ces tensions peuvent résulter :
Un traumatisme du cou, comme le coup du lapin, ou une pathologie comme l’arthrose cervicale, peuvent également déclencher les douleurs. Cela dit, l’arthrose et les traumatismes ne s’accompagnent pas systématiquement de douleurs; il n’y a donc aucune fatalité si vous êtes concerné(e).
La chronicisation de la douleur est un phénomène complexe, influencé par les facteurs bio-psycho-sociaux (mais ces facteurs ne créent pas la douleur à eux seuls). Dans le cas de la cervicalgie chronique, le stress psychologique joue un rôle important, tout comme la dépression et l’anxiété. Cela ne signifie pas que “la douleur est dans votre tête”, mais qu’elle est fortement influencée et alimentée par le stress et l’humeur. En effet, ceux-ci ne sont pas uniquement des états mentaux ; ils influencent également la physiologie, via la sécrétion d’hormones qui amplifient la perception de la douleur et favorisent les tensions musculaires.
Bien sûr, le stress n’est pas seul en cause, même s’il joue un rôle important. Une cervicalgie peut aussi devenir chronique sous l’influence de facteurs biomécaniques (mauvaises postures, tensions répétitives, déséquilibres musculaires), neurologiques (sensibilisation nerveuse, douleur référée) et comportementaux (style de vie sédentaire, évitement de certains mouvements). Tous ces facteurs doivent être pris en compte dans le cadre du traitement.
Le traitement de la cervicalgie chronique repose sur une prise en charge globale, visant à la fois le soulagement de la douleur, l’amélioration de la mobilité et la diminution des facteurs favorisants. La kinésithérapie est l’une des approches les plus pertinentes, car elle intervient sur plusieurs de ces aspects.
Tout d’abord, des adaptations ergonomiques sont souvent nécessaires pour corriger les problèmes de posture qui favorisent la douleur : ajustement de la hauteur de l’écran d’ordinateur, réglage de la chaise, utilisation d’un oreiller adapté pour soutenir le cou pendant la nuit. En parallèle, il est important de suivre les conseils de posture donnés par le kinésithérapeute : gardez en tête qu’il n’y a en réalité pas de “bonne posture” mais qu’il faut changer de posture régulièrement, car le corps et les cervicales n’aiment pas l’immobilité et la sédentarité.
Les exercices de kinésithérapie sont une part importante du traitement : les exercices d’amplitude, les étirements et le renforcement musculaire permettent à la fois d’entretenir la mobilité du cou et de limiter la douleur. La plupart des exercices réalisés lors des séances de kinésithérapie doivent être reproduits par le patient au quotidien pour en prolonger les bienfaits. Les séances de kiné sont aussi l’occasion de recevoir des massages, une technique passive très appréciée par le soulagement immédiat qu’elle apporte. Cela dit, les massages sont insuffisants sur le long terme pour la gestion de la cervicalgie chronique ; ils ne sont efficaces que dans le cadre d’une stratégie de traitement intégrant des exercices.
Ces différentes approches n’empêchent pas d’utiliser des traitements symptomatiques pour soulager la cervicalgie à court terme. Pour gérer les pics de douleur, les médecins prescrivent généralement du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens ; lorsque la douleur est sévère et résiste à ces interventions, des infiltrations peuvent être réalisées (généralement pour les radiculalgies).
Un certain nombre de patients atteints de maux chroniques préfèrent cependant limiter l’usage des médicaments, et se tournent vers les thérapies complémentaires. L’acupuncture est l’une des plus populaires pour le traitement de la cervicalgie chronique ; des études ont montré qu’elle offre un soulagement de la douleur immédiatement après la séance et après 3 mois.
Enfin, lorsqu’une cervicalgie chronique s’accompagne de dépression, d’anxiété ou d’isolement, un soutien psychologique est souvent nécessaire. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont particulièrement pertinentes pour identifier et corriger les attitudes qui amplifient la douleur, en particulier l’évitement. Le travail sur la peur du mouvement (kinésiophobie) peut également se faire avec l’aide du kinésithérapeute.
Au-delà des traitements eux-mêmes, il y a tout un état d’esprit et une manière de vivre qui peuvent vraiment réduire l’impact de la cervicalgie chronique au quotidien, et maximiser les chances de guérison. En particulier, même si la tentation est grande de se protéger en bougeant le moins possible, il est important de rester actif, c’est-à-dire de pratiquer une activité physique et de ne pas fuir les activités quotidiennes (travail, vie sociale, loisirs…).
Pour conserver une attitude aussi positive que possible, il faut savoir que la douleur ne signifie pas systématiquement qu’il y a danger, malgré l’association automatique que nous avons tendance à faire. Les professionnels de santé, en particulier le kinésithérapeute, peuvent vous rassurer sur ce point et vous aider à faire la différence.
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Sources:
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