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Aussi appelé oignon au pied, l’hallux valgus est une pathologie fréquente, qui concerne 30% de la population âgée et 2% des enfants en France. Bien que cette affection soit bénigne dans la plupart des cas, il existe des formes avancées de l’hallux valgus, marquées par de fortes douleurs ainsi qu’une perte de fonctionnalité du gros orteil. Dans ce cas, le traitement et la rééducation sont indispensables.
Quelle est la définition de l’hallux valgus (oignon au pied) ?
Quels en sont les symptômes ?
Quelles sont les causes de l’hallux valgus ?
Quels sont les traitements disponibles, et en quoi consiste la rééducation de l’hallux valgus ?
Découvrez nos réponses dans les lignes qui suivent.
L’hallux valgus est une déformation progressive touchant le gros orteil, qui dévie anormalement vers le deuxième orteil, c’est-à-dire vers l’extérieur du pied. En parallèle, le premier métatarsien (os situé à la base du gros orteil) se déplace en sens inverse, vers l’intérieur. Ces déviations opposées font apparaître une proéminence sur le côté interne de l’avant-pied, au niveau de l’articulation entre le métatarsien et la première phalange. Cette zone saillante, souvent rouge et douloureuse, est à l’origine du terme “oignon au pied”. L’hallux valgus altère l’alignement des orteils et modifie la forme de l’avant-pied, ce qui complique le port de la plupart des chaussures. Avec le temps et en l’absence de traitement, cette affection peut provoquer des douleurs lors de la marche, voire des troubles de la posture.
Il existe différents stades de gravité de l’hallux valgus, en fonction de l’angle de la déviation :
Les symptômes de l’hallux valgus varient en fonction de l’importance de la déviation. En plus de la déformation elle-même, ce sont les symptômes et leur intensité qui permettent de distinguer les formes bénignes des formes pathologiques.
La douleur est le principal symptôme de l’hallux valgus. Elle se manifeste au niveau du gros orteil et s’accentue lors d’un usage prolongé du pied, par exemple après une randonnée ou la pratique d’un sport impliquant des sauts. Dans les formes avancées de l’hallux valgus, la douleur peut apparaître après une simple marche quotidienne ; en général, elle s’atténue au repos. Lorsque la douleur est quasi constante, cela entraîne des difficultés à se chausser ainsi qu’une limitation des activités.
En fonction de la gravité de l’hallux valgus, celui-ci peut aussi entraîner :
Les formes avancées de la pathologie entraînent également une boiterie, liée aussi bien à la douleur qu’à l’instabilité du pied. L’hallux valgus ne guérit pas spontanément ; en l’absence de traitement, les symptômes tendent à s’aggraver, d’où l’importance du suivi médical.
L’apparition de l’hallux valgus (oignon au pied) peut être liée à plusieurs facteurs d’ordre anatomique, mécanique, hormonal ou encore génétique.
Tout d’abord, il faut savoir que 90 à 95% des personnes atteintes sont des femmes. Cela semble s’expliquer par leur plus grande souplesse articulaire, qui favorise les déformations du pied.
Le facteur héréditaire joue également un rôle, bien que l’hallux valgus ne soit pas à proprement parler une pathologie génétique. En effet, il est fréquent d’observer la répétition de cette anomalie chez plusieurs femmes d’une même famille.
La forme du pied est un autre facteur à prendre en compte ; en effet, les personnes ayant un pied égyptien sont plus touchées que celles ayant un pied grec ou un pied carré. Le pied égyptien se caractérise par un gros orteil plus long que les autres.
Le risque de développer un hallux valgus est également majoré par le port de certaines chaussures, en particulier les escarpins à talons hauts et à bout pointu. En effet, ce type de chaussure exerce une pression importante sur l’avant-pied et comprime les orteils.
D’autres facteurs peuvent également influencer l’apparition de la pathologie : notamment le surpoids, les pieds plats et les modifications hormonales liées à la ménopause. Ce dernier point semble expliquer pourquoi l’hallux valgus apparaît généralement entre 40 et 50 ans.
Dans un premier temps, lorsque la déviation est encore modérée, le traitement médical et orthopédique est indiqué. Ce traitement ne permet pas de corriger l’oignon au pied à proprement parler, mais d’en diminuer les symptômes grâce à un certain nombre d’adaptations. Il comprend :
Les cas les plus avancés, marqués par une déviation importante du gros orteil et/ou des symptômes interférant avec les activités quotidiennes, doivent être traités par chirurgie.
L’opération de l’hallux valgus consiste à corriger la déformation du gros orteil (et éventuellement des autres orteils) afin de retrouver une répartition normale des appuis. Généralement réalisée sous anesthésie locorégionale, cette intervention se fait en deux temps : libération des tissus mous rétractés (ligaments, tendons, enveloppe articulaire) et redressement de l’os du gros orteil. Les suites opératoires sont simples et les complications rares ; il faut compter en moyenne 6 à 8 semaines pour retrouver une marche normale et non douloureuse.
L’opération de l’hallux valgus est envisageable lorsque la déformation a un retentissement important sur la qualité de vie, et que les traitements conservateurs n’apportent pas ou plus de soulagement. En général, la décision d’opérer résulte d’une ou plusieurs des situations suivantes :
Dans la plupart des cas, l’opération n’est pas une urgence ; mais elle reste le seul moyen de corriger la déviation osseuse.
La rééducation de l’hallux valgus en kinésithérapie peut être indiquée :
Dans les deux cas, cette rééducation vise à soulager la douleur, améliorer la fonctionnalité du pied et prévenir les complications. Cela dit, le protocole de soins et d’exercices diffère selon la situation.
En l’absence d’opération, la rééducation de l’hallux valgus a pour objectif d’empêcher l’évolution de la déformation et de diminuer les symptômes au quotidien. Elle comprend :
Si besoin, le kinésithérapeute pratique également des techniques antalgiques comme les massages, pour vous soulager en cas de pic de douleur.
La rééducation de l’hallux valgus opéré inclut également ces techniques, dans un deuxième temps. En effet, la première phase de la prise en charge est consacrée à la réduction de la douleur et de l’œdème post-opératoire, grâce à des méthodes douces comme la physiothérapie et les massages.
Le port de chaussures confortables et adaptées à la forme du pied peut permettre d’éviter l’hallux valgus, ou d’en limiter les conséquences. On recommande d’éviter les chaussures à talons hauts et/ou à bout pointu, et de privilégier les modèles à bout large et arrondi. La souplesse de la chaussure est un autre critère à prendre en compte : en effet, porter régulièrement des chaussures rigides et serrées revient à exercer une pression importante sur l’avant-pied. Si l’hallux valgus est déjà présent, veillez aussi à choisir une paire de chaussures avec des semelles souples et amovibles ; cela vous permettra d’utiliser des semelles orthopédiques si celles-ci sont prescrites.
En cas d’hallux valgus douloureux au repos, vous pouvez appliquer de la glace pendant 15 à 20 minutes plusieurs fois par jour pour calmer l’inflammation. En parallèle, il est important de consulter un professionnel de santé ; la douleur au repos est souvent le signe d’une déformation avancée, pouvant nécessiter une chirurgie.
Si vous avez un oignon au pied, vous pouvez consulter votre médecin traitant pour un premier avis. En fonction de son diagnostic, celui-ci pourra vous orienter vers un podologue, un kinésithérapeute ou encore un chirurgien orthopédiste.
Il est possible d’être atteint(e) d’une déformation du petit orteil très semblable à l’hallux valgus. Cela dit, on ne parle pas d’hallux valgus mais de quintus varus pour désigner cette déviation, qui touche le 5ème métatarsien.
Hallux valgus- 3 points à retenir :
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