Douleur au genou (gonalgie) : blessures les plus fréquentes et traitement

Si vous lisez ces lignes, vous ressentez probablement une douleur au genou, aussi appelée gonalgie.

Outre l’arthrose qui est la cause la plus fréquente de douleur au genou après 40-50 ans, les douleurs au genou peuvent être multiples.

De quoi est composé votre genou ?

À quoi faire attention en cas de pratique sportive pour le préserver ?

Quelles sont les douleurs au genou les plus fréquentes et comment les soigner ?

CAREA vous informe.

Spécificités de l’anatomie du genou

Le genou est une articulation qui se compose de plusieurs éléments :

Os ;
Ménisque ;
Tendons ;
Ligaments ;
Capsules ;
Nerfs.

Au niveau des os, on retrouve le fémur, le tibia et la rotule. Les ligaments sont présents au nombre de quatre : deux à l’intérieur du genou (ligaments croisés antérieur et postérieur) et deux sur le côté interne et externe (les ligaments collatéraux). Les os du genou sont maintenus par les ligaments et par les tendons du quadriceps, des ischio-jambiers, des adducteurs et la bandelette ilio-tibiale. La bandelette ilio-tibiale est un prolongement du tenseur du fascia lata qui est un muscle localisé au niveau de la fesse et qui joue un rôle de point de jonction entre le tronc et les membres inférieurs.

En anatomie, le genou comporte également les ménisques, présents au nombre de deux par genou (médial et latéral). Le ménisque se présente sous la forme d’un tissu (ensemble de plusieurs cellules similaires) qui a pour objectifs de diminuer les contraintes que subit le genou lors de la réalisation des mouvements. Le but étant à la fois d’assurer une bonne mobilité, mais aussi une bonne stabilité de l’articulation dans toutes les positions.

Quelles sont les causes les plus fréquentes de douleur au genou (gonalgie)

Dans la pratique sportive, le genou est une articulation très sollicitée, ce qui explique la prévalence importante de la gonalgie dans un certain nombre de disciplines.. C’est par exemple le cas des sports d’appui comme le football, le basketball ou encore la course à pied. Pour limiter le risque de blessure au genou pendant les entraînements et compétitions, l’échauffement reste un conseil de base à appliquer à chaque séance. Renforcer l’articulation grâce à des exercices ciblés est aussi essentiel pour maintenir le genou bien stable, de même qu’une bonne quantification du stress mécanique. Prévenir la gonalgie ainsi que es blessures au genou se fait également en tenant compte du ratio de force entre le quadriceps et l’ischio-jambier pour maintenir un bon équilibre.

Les blessures au genou se divisent en plusieurs types. On retrouve ainsi :

Les affections de type entorse, fracture, lésion du cartilage et du ménisque : ce type de blessures au genou apparaît généralement suite à un traumatisme direct comme un choc, une torsion du genou ou une chute ;
Les affections de type tendinite, qui surviennent après un surentraînement, un choc ou une torsion ;

Les affections liées à une atteinte cutanée comme une plaie ou une cicatrice ouverte ou une atteinte des nerfs comme le nerf sciatique, tibial ou encore fémoral.

1. Rupture du ligament croisé antérieur

Première blessure au genou fréquente : la rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Cette affection apparaît après un traumatisme : soit une torsion du genou, soit après la réalisation d’un mouvement d’extension du genou. Cette blessure est favorisée par certains mouvements effectués dans la pratique sportive comme un changement de direction, un contact direct avec une autre personne ou un shoot dans le vide au football par exemple.

Cette blessure se manifeste surtout par une forte douleur au genou, qui peut s’accompagner d’un craquement audible. Ces symptômes s’accompagnent généralement d’une sensation d’instabilité, d’une difficulté à tendre le genou et d’un gonflement. Après quelques jours et sans prise en charge thérapeutique, une instabilité peut apparaître ainsi qu’une gêne localisée. Dans tous les cas, il est conseillé d’aller consulter votre médecin du sport au plus vite.

2. Entorse du genou

L’entorse du genou apparaît lorsque l’articulation subit une torsion consécutive à une instabilité du genou. La torsion va entraîner un étirement des ligaments, qui peut aller de l’étirement simple à la rupture des ligaments. L’entorse du genou peut concerner un ou plusieurs ligaments et être associée à une lésion du ménisque ou une fracture du tibia dans les cas les plus graves. L’entorse du genou se classe selon plusieurs stades de gravité, avec une prise en charge spécifique et des temps de guérison plus ou moins longs.

Lorsque l’entorse survient, les symptômes se manifestent par une douleur intense, accompagnée d’un éventuel craquement de l’articulation. Si vous avez une entorse du genou, vous pouvez avoir l’impression que votre genou va se déboiter et observer une instabilité, voire une incapacité à poser le pied sur le sol. Un gonflement peut aussi être présent.

3. Lésions du ménisque

Les lésions du ménisque peuvent survenir à tout âge, et sont une cause possible de douleur au genou des suites d’un traumatisme sportif. Chez les sujets jeunes, les lésions du ménisque sont généralement provoquées par un traumatisme et associées à d’autres blessures du genou comme la rupture du ligament croisé antérieur ou du ligament latéral tibial. Lorsque les lésions du ménisque surviennent, elles provoquent une douleur intense ainsi qu’un blocage articulaire.

Les lésions méniscales qui touchent les personnes âgées de 40 ans et plus sont dues à un mauvais geste ou une arthrose tibiale associée à la lésion pour les personnes âgées. Dans ce dernier cas, si vous êtes concerné(e), la lésion méniscale s’accompagne d’une sensation de gêne au niveau du creux poplité, combiné ou non à un kyste postérieur.

4. Syndrome rotulien ou syndrome fémoro-patellaire

Le syndrome rotulien, également appelé syndrome fémoro patellaire, est l’une des causes les plus fréquentes de gonalgie (douleur au genou). En kinésithérapie du sport, cette affection représente entre 25 et 43 % des blessures du genou, et se produit lorsque le genou reçoit trop de contraintes mécaniques au niveau de la rotule. Ce phénomène provoque un frottement qui va mener à une inflammation du cartilage rotulien.

Le syndrome rotulien se caractérise par une douleur localisée principalement à l’avant du genou. En cas de syndrome rotulien, la gonalgie peut être ressentie lors des mouvements du quotidien (marcher, courir, monter les escaliers, s’asseoir et se lever…), mais aussi en cas de position assise prolongée. Les signes cliniques du syndrome fémoro-patellaire sont principalement un genou douloureux et parfois gonflé avec une sensation de chaleur localisée.

5. Tendinites du genou

Comme leur nom l’indique, ces tendinites touchent les tendons localisés au niveau du genou. Cela inclut le tendon rotulien, le tendon quadricipital, les tendons des ischio-jambiers (semi-tendineux, semi-membraneux et biceps fémoral), les tendons de la patte d’oie (sartorius, gracile, semi-tendineux) et les tendons des gastrocnémiens. On parle également de tendinopathie pour définir cette affection, qui est une cause assez courante de gonalgie chez les sportifs et dans certaines professions.

Si vous avez une tendinite du genou, vous pouvez ressentir des douleurs au genou d’intensité variable, qui apparaissent généralement lorsque les contraintes subies par l’articulation sont trop importantes. Cela peut provenir d’une mauvaise quantification du stress mécanique, d’un changement de matériel, de l’augmentation non progressive de l’intensité de la pratique sportive ou encore d’un changement au niveau de votre hygiène de vie.

6. Syndrome de l’essuie-glace

Fréquent dans certains sports comme la course à pied, le syndrome de l’essuie-glace se caractérise par une douleur au genou associée à une inflammation de la bandelette ilio-tibiale (bande de tissu localisée de la partie externe de la hanche au tibia) au niveau de la face externe (latérale) du genou. Le syndrome de l’essuie-glace provoque une douleur d’intensité progressive ressentie au-dessus de l’articulation entre le fémur et le péroné. La douleur au genou est présente pendant la séance sportive et s’atténue au repos, ce qui peut retarder le diagnostic et la prise en charge. Dans certains cas, cette douleur peut irradier jusqu’à la hanche.

7. Fracture du genou (rotule et plateau tibial)

La fracture du genou est une autre blessure possible, faisant suite à un traumatisme. On distingue deux types de fractures : la fracture de la rotule et la fracture du plateau tibial.

Celles-ci peuvent être plus ou moins sévères en fonction de la localisation de la fracture et de ses caractéristiques. La fracture du plateau tibial survient en cas de torsion extrême du genou ou d’un choc violent. Marcher ou effectuer les mouvements du quotidien devient ici impossible. La fracture de la rotule se manifeste quant à elle par une douleur vive et une incapacité à bouger le genou. Un gonflement est aussi observé à l’avant de l’articulation, accompagné d’éventuelles ecchymoses.

Qu'en est-il de la gonalgie chronique ?

La gonalgie chronique (douleur au genou qui persiste au-delà de quelques mois) est une affection fréquente, qui touche toutes les tranches d’âge et n’est pas toujours liée à la pratique sportive ni à un traumatisme initial. L’arthrose du genou est l’une des causes les plus fréquentes de la gonalgie chronique, mais celle-ci peut aussi résulter :

D’un syndrome rotulien
D’une instabilité rotulienne
D’une tendinopathie du genou
D’une dysplasie fémoro-patellaire
De séquelles de fracture ou d’entorse du genou.

La meilleure chose à faire pour éviter la chronicisation d’une douleur ou d’une blessure est de suivre une rééducation auprès d’un kinésithérapeute, afin d’identifier et corriger les facteurs favorisant la douleur (déséquilibre musculaire, problème de posture, d’appui ou de foulée…). Si votre douleur est liée à l’arthrose, la balnéothérapie peut vous aider à soulager ce symptôme à court et long terme, tout en préservant la mobilité de vos genoux. Les séances de balnéothérapie (kinésithérapie en piscine) sont également indiquées pour favoriser la guérison d’un genou blessé et/ou opéré.

Nos kinés répondent à vos questions les plus fréquentes :

Comment prévenir les douleurs au genou ?

Certaines bonnes pratiques peuvent vous aider à prévenir la gonalgie tout en limitant le risque de blessure, aussi bien au quotidien que pendant la pratique sportive. Il est par exemple conseillé d’éviter le surpoids, et d’être progressif dans vos activités physiques et sportives. Pratiquer régulièrement des exercices de renforcement musculaire et de souplesse du membre inférieur et du tronc va aussi vous aider. Dans notre centre CAREA, nos kinésithérapeutes sont aussi coachs sportifs. Ils peuvent ainsi vous recommander un programme sur-mesure adapté à vos besoins.

Comment savoir si une douleur au genou (gonalgie) est grave ?

Toutes les douleurs au genou ne nécessitent pas toujours une consultation avec votre médecin. Cependant, si la douleur est causée par un traumatisme de type choc ou chute, que la douleur est vive et qu’elle vous empêche de réaliser les mouvements du quotidien comme poser le pied ou marcher, il est conseillé de consulter un médecin le plus rapidement possible. Si votre douleur est supportable, mais qu’elle se prolonge au-delà de 2 ou 3 jours, une consultation est là aussi recommandée.

Puis-je continuer mon activité sportive si j’ai mal au genou ?

Poursuivre l’activité sportive avec une gonalgie dépend de sa cause et de son intensité. En règle générale, il est conseillé de préserver la mobilité du genou en effectuant des exercices sans présence de douleur. Après un traumatisme important, l’activité sportive peut être suspendue si elle provoque des douleurs, ou adaptée en intensité. En cas de douleur chronique, l’activité physique doit être préservée avec des sports doux comme la natation ou le vélo ou tout autre sport pour lequel vous pourriez adapter la pratique pour ne pas provoquer de douleur pendant et après la pratique.

Comment soulager une douleur au genou (gonalgie) ?

Dès qu’une douleur au genou apparaît, vous pouvez mettre en place le protocole PEACE AND LOVE pour favoriser la prise en charge et la guérison de votre blessure :

Le protocole PEACE AND LOVE pour soulager une douleur au genou

Protection : au moment de la blessure et jusqu’à quelques jours après, arrêtez les activités qui provoquent de la douleur ;
Élévation : pour favoriser la circulation sanguine, il vous est conseillé de surélever légèrement votre genou (au moyen d’un coussin par exemple) et d’avoir la cheville légèrement au dessus du genou par rapport à l’horizontale ;
Anti-Inflammatoire à éviter : les 2 ou 3 premiers jours, laissez faire l’inflammation naturelle du corps pour favoriser une bonne cicatrisation. Évitez donc au maximum la prise de médicaments et l’application de glace ;
Compression : utilisez des bandes de strapping ou un autre type de bandage de compression élastique pour limiter le gonflement de la zone (le bandage ne doit pas provoquer ou augmenter la douleur) ;
Éducation : rapidement après votre blessure, prenez contact avec un kinésithérapeute qui vous indiquera comment prendre soin de votre blessure.

Après quelques jours ou quelques semaines, vous pouvez poursuivre le protocole :

Load : de façon progressive, commencez les exercices de mobilité et d’appui conseillés par votre kinésithérapeute sans qu’il n’y ait présence de douleur ;
Optimisme : quelle que soit la gravité de votre blessure, votre état d’esprit joue un rôle sur sa guérison. Restez toujours optimiste !
Vascularisation : en association avec les exercices de mobilité et de renforcement musculaire ciblés, il est aussi recommandé de pratiquer une activité cardio pour vasculariser les tissus endommagés. Pratiquez une activité physique adaptée et sans douleur ;
Exercices : les exercices mis en place dans le cadre de votre rééducation doivent être à la fois pratiqués en séances, mais aussi chez vous pour une guérison optimale.

Diagnostic et traitement de la gonalgie

Si votre douleur au genou est intense ou qu’elle ne disparaît pas au bout de 2 ou 3 jours, il est fortement conseillé de consulter un médecin. Celui-ci effectuera un examen clinique et vous prescrira des examens d’imagerie (IRM, radio, scanner, échographie…) afin de visualiser la zone et les tissus touchés et confirmer son diagnostic. En fonction de la cause de la gonalgie et de la gravité des lésions, votre médecin pourra vous diriger vers différents spécialistes :

Un kinésithérapeute pour effectuer des séances de rééducation ;
Un chirurgien si l’opération représente le traitement adéquat pour soigner votre blessure ;
Un rhumatologue, si une infiltration est recommandée pour soulager la douleur.

Les séances de rééducation débutent en général le plus rapidement possible après la blessure pour éviter l’apparition de raideur ou d’instabilité du genou. Votre kinésithérapeute vous accompagne tout au long du processus de guérison de votre blessure et vous donne des conseils pour éviter les récidives. Les séances ont pour objectif de :

Limiter l’inflammation du genou en utilisant des techniques de physiothérapie, des thérapies manuelles, du k taping ou encore des massages ;
Encourager la mobilité du genou avec des exercices ciblés et non douloureux ;
Renforcer votre articulation au moyen d’exercices de renforcement pour récupérer de la force, de la puissance et un bon équilibre.

3 points à retenir concernant les douleurs au genou :

Les douleurs au genou peuvent être d’intensité variable et nécessitent une prise en charge kinésithérapeutique ;
Le protocole PEACE AND LOVE permet de soulager la douleur après une blessure, en attendant la consultation médicale ;
En cas de blessure au genou, le maintien d’une activité physique est conseillé pour favoriser la guérison et préserver la mobilité de l’articulation.

ET MAINTENANT ?

Vous avez une blessure au genou et souhaitez être pris en charge pour préserver votre mobilité et limiter l’impact de votre affection sur votre pratique sportive ? Découvrez nos centres de kinésithérapie du sport CAREA ! Notre équipe vous prend en charge et vous accompagne de l’apparition de la blessure jusqu’à sa guérison.