L’arthrite est un terme courant, qui regroupe en réalité plusieurs pathologies des articulations. Fréquente chez les seniors, elle peut cependant se déclencher à tout âge, d’où l’importance de connaître les facteurs de risque pour s’en prémunir. Toutes les articulations peuvent être touchées par cette affection douloureuse, dont l’intensité peut varier d’une personne à l’autre.
Quelle est la définition de l’arthrite ? Quels sont les différents types d’arthrite ? Quels sont les symptômes de cette affection, et comment la soigner efficacement ?
Nos kinésithérapeutes vous répondent.
Parfois confondue avec l’arthrose, l’arthrite désigne un ensemble de maladies articulaires qui se caractérisent par l’inflammation d’une ou de plusieurs articulations. Contrairement à l’arthrose, l’arthrite n’est pas forcément liée à l’usure des articulations ; en effet, chez un certain nombre de patients, c’est une maladie auto-immune qui est à l’origine de l’inflammation. L’arthrite se caractérise dans tous les cas par une réaction inflammatoire, souvent douloureuse et entraînant une raideur articulaire.
Il existe plusieurs types d’arthrite, que l’on différencie surtout par leur cause.
L’arthrite inflammatoire est un terme assez générique, employé pour désigner la plupart des formes d’arthrite. En général, on parle d’arthrite inflammatoire lorsque la cause de l’inflammation est auto-immune, pour faire la différence avec les arthrites réactionnelles, associées à une maladie infectieuse. La polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante sont les formes les plus répandues d’arthrite inflammatoire.
On parle d’arthrite réactionnelle, ou d’arthrite réactive, lorsque l’inflammation des articulations est secondaire à une infection. Les formes les plus courantes d’arthrite réactionnelle sont liées à :
Il est à noter que toutes les personnes ayant ces infections ne développent pas systématiquement une arthrite réactionnelle ; celle-ci pourrait donc être favorisée par une prédisposition génétique, ou un dysfonctionnement du système immunitaire.
L’arthrite psoriasique, aussi appelée rhumatisme psoriasique est une complication du psoriasis, une maladie chronique inflammatoire de la peau qui touche environ 2% des français. Cette affection, comme tous les types d’arthrite , se caractérise par un gonflement, une rougeur et une douleur articulaires. Les articulations les plus touchées par l’arthrite psoriasique sont les hanches, les genoux, les doigts et les orteils ; son mécanisme d’apparition est essentiellement immunologique.
L’arthrite septique est une pathologie aiguë, qui constitue une urgence médicale. En effet, il s’agit d’une infection articulaire, généralement d’origine bactérienne, qui évolue en quelques jours voire en quelques heures. Cette pathologie se distingue de l’arthrite aseptique par la rapidité de l’installation des symptômes, en particulier la douleur. Dans la plupart des cas, une seule articulation est atteinte, ce qui se manifeste par une douleur intense et soudaine. Le diagnostic de l’arthrite infectieuse requiert une analyse du liquide synovial à la recherche de la souche bactérienne ; des antibiotiques sont systématiquement prescrits pour stopper l’infection.
La polyarthrite rhumatoïde est la forme d’arthrite la plus fréquente, touchant 320 000 personnes en France. Cette maladie inflammatoire se caractérise par la détérioration progressive des articulations, entraînant de fortes douleurs et un handicap souvent important. La polyarthrite rhumatoïde étant multifactorielle, son traitement requiert une approche personnalisée, multidisciplinaire. La kinésithérapie occupe une place importante dans sa prise en charge.
Aussi appelée arthrite chronique juvénile (ACJ) ou arthrite juvénile idiopathique, cette forme d’arthrite se déclare chez l’enfant avant l’âge de 16 ans. Il s’agit d’une maladie rare, pouvant entraîner des troubles de la croissance, et dont la cause exacte reste méconnue, d’où la qualification d’idiopathique.
Comme son nom l’indique, l’arthrite goutteuse est une forme d’arthrite causée par la goutte. Cette maladie, plus fréquente chez les hommes et rare chez les sujets jeunes, est une maladie chronique due à des dépôts de cristaux d’acide urique. Les personnes ayant un syndrome métabolique sont particulièrement à risque. Les douleurs articulaires, qui se manifestent par crises ou poussées, sont un des principaux symptômes de cette maladie. Les premières crises d’arthrite goutteuse concernent généralement une seule articulation, avant de s’étendre à plusieurs articulations simultanément.
Les causes de l’arthrite sont variées. En effet, l’arthrite est une pathologie qui peut correspondre à plusieurs maladies articulaires, métaboliques ou encore infectieuses. Lorsqu’elle n’est pas secondaire à la goutte ou à une infection, sa cause est généralement due à un dysfonctionnement du système immunitaire (maladie auto-immune).
Les facteurs de risque de ces pathologies sont nombreux. Si l’on considère la polyarthrite rhumatoïde, on sait que l’hérédité joue un rôle ; cela dit, le développement de la maladie est aussi favorisé par des facteurs environnementaux et d’hygiène de vie, comme le surpoids, le tabagisme et la pollution atmosphérique. Des études ont également mis en évidence le lien entre les douleurs articulaires et l’état psychologique des personnes. En effet, chez un certain nombre de patients, l’apparition de la polyarthrite suit de près un événement marquant de la vie personnelle (deuil, séparation…).
Enfin, bien que la sédentarité ne soit pas la cause de l’arthrite, elle est susceptible d’augmenter l’activité inflammatoire ainsi que les douleurs. D’où l’importance pour les patients de maintenir une activité physique régulière et adaptée en dehors des poussées, ce qui est facilité par l’accompagnement d’un kinésithérapeute.
La variété des formes d’arthrite se traduit par une diversité de symptômes. Chez certains patients, la douleur commence par toucher une seule articulation ; chez d’autres, un ou plusieurs groupes d’articulations sont concernés. En fonction de sa cause, l’évolution de la maladie peut être assez lente, ou au contraire très rapide.
Dans tous les cas, les symptômes de l’arthrite sont ceux d’une inflammation des articulations touchées, à savoir :
En général, la douleur et la raideur sont accentuées en fin de nuit et au réveil, et diminuent lorsque le corps est remis en mouvement. En raison des restrictions qu’elle entraîne, et de l’impact de la douleur chronique sur le sommeil et la qualité de vie, l’arthrite s’accompagne souvent de fatigue, qui peut affecter l’aspect psychologique des patients. Une prise en charge multidisciplinaire est recommandée pour prendre en charge tous les aspects de l’arthrite et retrouver une meilleure qualité de vie.
L’arthrite est une affection complexe dont le traitement dépend de plusieurs facteurs, en premier lieu de la cause identifiée. Les maladies auto-immunes sont les plus difficiles à traiter, tant les facteurs concourant à leur développement sont nombreux. Toutefois, il est toujours possible de soulager les symptômes de l’arthrite en choisissant une intervention adaptée.
Pour soulager la douleur, le médecin traitant peut d’abord prescrire des antalgiques et/ou des anti-inflammatoires. Ce traitement symptomatique doit généralement être complété par un traitement de fond, adapté au diagnostic. Ainsi, en cas de polyarthrite rhumatoïde, des médicaments immunosuppresseurs peuvent être prescrits pour réguler la réponse immunitaire, qui contribue à l’inflammation. Le méthotrexate est le traitement le plus fréquemment utilisé en première intention.
L’efficacité des immunosuppresseurs est limitée : ainsi, le méthotrexate ne soulage que 25 à 40% des patients, et s’accompagne de nombreuses contre-indications, dont la grossesse. Les traitements ciblés prescrits en deuxième intention sont mieux tolérés, mais il est rare de pouvoir complètement stopper le traitement. Par ailleurs, l’inhibition du système immunitaire présente toujours un risque.
Ainsi, en parallèle de ces traitements, de plus en plus de patients privilégient la prévention et les solutions non médicamenteuses, qui permettent dans bien des cas de «mieux vivre » l’arthrite et de limiter les poussées. L’amélioration de l’hygiène de vie, l’activité physique et la kinésithérapie font partie des solutions privilégiées pour améliorer naturellement la forme physique générale des patients et soulager les symptômes.
Quelle que soit la cause de l’arthrite, il est important de rester en mouvement pour limiter la douleur et la raideur. En effet, la sédentarité n’est pas une bonne stratégie pour traiter les maladies articulaires, d’autant qu’elle favorise les facteurs de risque comme le surpoids et les troubles métaboliques.
Or, pour beaucoup de patients atteints d’arthrite, conserver une activité physique est difficile, à cause de la douleur et de la peur du mouvement (kinésiophobie) qui tend à s’installer. C’est là qu’intervient le kinésithérapeute, qui peut mettre en place un programme de soins et d’exercices adapté à chaque patient, avec des objectifs multiples :
L’éducation thérapeutique est importante ; en effet, le but de cet accompagnement est aussi de rendre le patient acteur de sa santé, en le sensibilisant aux bonnes habitudes à prendre pour améliorer sa qualité de vie. Les exercices proposés par le kinésithérapeute dépendent de l’articulation touchée par l’arthrite ; dans tous les cas, les étirements et la mobilité occupent une place importante pour améliorer l’amplitude et lutter contre la raideur.
Souvent confondues, l’arthrite et l’arthrose ne désignent pas le même type de pathologie. L’arthrose est une maladie dégénérative des articulations, qui n’est pas toujours symptomatique. Au contraire, l’arthrite est une pathologie qui se caractérise par l’inflammation aiguë ou chronique des articulations, entraînant des douleurs et raideurs articulaires.
L’arthrite est fréquente à partir de 60 ans, mais elle peut se déclarer à tout âge, avec un risque particulièrement élevé en cas de dysfonctionnement immunitaire. Quant à l’arthrite infectieuse, elle se produit fréquemment chez des sujets jeunes, de moins de 40 ans.
De récentes recherches ont mis en évidence un lien entre le microbiote intestinal, les maladies auto-immunes et l’inflammation de l’organisme. Lorsque l’arthrite est chronique, il est donc pertinent d’adopter une alimentation équilibrée, en limitant les aliments gras, sucrés et transformés. Cela permet par ailleurs de maintenir un poids de forme, favorable à une bonne santé articulaire. Cela dit, aucun régime spécifique ne permet de soulager l’arthrite de manière certaine ; il n’y a donc pas d’aliments interdits.
Arthrite – 3 points à retenir :
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Sources :
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Nous croyons que chaque sportif mérite d’être soigné comme s’il était un sportif de haut niveau, quelque soit son âge, son sport et son niveau.
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