Quelles sont les blessures les plus fréquentes au foot ?

Le football est un sport assez complet, qui sollicite particulièrement les membres inférieurs. Que vous soyez débutant ou aguerri, le football comporte de nombreux risques de blessures en raison de ses spécificités. Quelles sont les zones du corps les plus à risque de blessures ? Comment sont-elles prises en charge et comment les prévenir ? CAREA vous informe.

Les spécificités de la pratique du football

Au football, ce sont principalement les muscles inférieurs du corps qui travaillent. Le système cardio-vasculaire est également sollicité, mais bénéficie de plus de phases de récupération que dans d’autres types de sports comme la course à pied ou le vélo.

Les muscles les plus sollicités au football sont :

Le quadriceps, lors des sauts ;
Les adducteurs localisés à l’intérieur des cuisses, sollicités en cas de frappe, mais également lors des mouvements spécifiques au football comme les changements de direction, les dribbles, ou les crochets ainsi que les passes et la course avec le ballon ;
Les muscles péroniers localisés sur la face latérale des jambes qui procurent stabilité de la cheville et de la jambe ;
Les ischio-jambiers (groupe de 3 muscles situés à l’arrière de la cuisse), qui jouent ici aussi un rôle de stabilité spécifique au niveau du genou ;
Les muscles du cou au niveau du rachis cervical et les abdominaux, activés lorsque le pratiquant ou la pratiquante s’apprête à faire une tête ou à taper dans le ballon.

Du côté des articulations, le bassin et la hanche sont particulièrement engagés lors de la pratique du football. Le genou et la cheville sont de même très sollicités et exposés à de multiples blessures. En effet, Le football provoque des arrêts et des reprises rapides ainsi que de nombreux changements de direction pouvant également être réalisés brusquement, ce qui est donc source de blessure.

Quelles sont les principales causes des blessures au football ?

Les causes des blessures au football sont diverses :

Absence de préparation physique ;
Répétition des mouvements et des gestes sans progressivité ;
Erreurs techniques ;
Manque de pratique sur un sol ou un terrain spécifique ;
Matériel défectueux ou inadapté aux conditions climatiques ;
Hygiène de vie déséquilibrée (alimentation, fatigue, sommeil…) ;
Manque de récupération ou récupération insuffisante ;
Mauvaises conditions climatiques ;
Traumatisme par choc direct avec un autre joueur ;
Mauvaise réception après un saut ;
Antécédents de blessures.

La quantification du stress mécanique est de plus un critère important à prendre en compte dans la prévention des blessures. Commun à tous les sports, la quantification du stress mécanique consiste à estimer le niveau de contraintes appliquées sur les tissus (muscles, tendons, ligaments, os…) par rapport à la condition du footballeur ou de la footballeuse.

Évaluer le stress mécanique permet à la fois de prévenir le risque de blessures, mais aussi d’optimiser les performances en définissant un plan d’entraînement précis et adapté (nombre et durée des séances, temps de récupération, intensité…). La condition de chaque pratiquant(e) varie selon divers facteurs, notamment l’âge, l’hygiène de vie ou encore les antécédents de blessure.

Lors de vos entraînements, vous ne devriez idéalement pas ressentir de douleur supérieure à 3/10. Aucune douleur ne devrait être présente 30 minutes après la fin de l’effort ou le lendemain, même à 1/10. Si une douleur survient, c’est que les contraintes appliquées sur votre corps étaient sans doute trop élevées.

Les blessures les plus fréquentes au foot

Le football sollicite principalement les membres inférieurs. La majorité des blessures touchent donc les cuisses, le genou, l’aine, la cheville ainsi que les jambes :

Blessures à la cuisse, au genou et à l’aine au football

Pubalgie du footballeur : blessure courante au football, la pubalgie survient lorsque les contraintes appliquées sur le pubis et les muscles adducteurs et abdominaux sont trop importantes. La pubalgie peut aussi apparaître en cas de surentraînement, avec la présence de microtraumatismes localisés sur ces zones spécifiques du corps. En cas de pubalgie, le footballeur ressent une douleur d’intensité modérée ou forte au moment de frapper dans le ballon, d’effectuer une passe ou de changer d’appui. Au repos, la douleur est en général moins prononcée ;

Rupture du ligament croisé antérieur : très fréquente dans les sports de pivot comme le football, le rugby ou le basket, la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) survient lorsque le pratiquant ou la pratiquante réalise un mouvement de pivot autour du genou avec le pied posé au sol, ou en cas de contact avec un autre footballeur. Entorse grave du genou, cette blessure au foot peut toucher aussi bien les sportifs amateurs que les plus confirmés. Elle peut être causée par un excès de contraintes sur les tissus ou se déclencher à cause d’un antécédent de blessure qui a entraîné une sensibilité de la zone. En cas de rupture du ligament croisé antérieur, la douleur est intense et s’accompagne de la formation d’un œdème et d’une sensation de raideur et d’instabilité.

Lésions du ménisque interne ou externe : ce type de blessures au football peut apparaître lorsque le footballeur ou la footballeuse réalise une rotation associée à une flexion du genou et que les contraintes exercées sur le ménisque sont trop élevées par rapport à la capacité d’adaptation de votre corps.

La lésion méniscale se caractérise par une fissure partielle ou totale du ménisque, qui peut être accompagnée d’un repli synovial. Lorsque cela arrive, il y a un arrêt net du mouvement de flexion ou d’extension du genou. La personne concernée ne peut alors plus le tendre ni le plier complètement.

L’ensemble de ces blessures au genou, à l’aine et aux cuisses nécessite une prise en charge rapide pour à la fois octroyer une guérison optimale, mais aussi limiter le risque de récidives. Votre kiné du sport CAREA vous conseillera tout au long de votre accompagnement pour vous permettre de reprendre votre activité en toute sécurité. La prise en charge kinésithérapeutique repose essentiellement sur des exercices de mobilité, de stabilité et de renforcement musculaire progressif ciblés sur la pratique footballistique et adaptés à votre blessure.

Blessures à la cheville au football

La blessure à la cheville au football la plus fréquente est sans aucun doute l’entorse de la cheville, et plus spécifiquement l’entorse du ligament latéral externe (LLE). Il s’agit de la première cause de blessure dans ce sport. Lors d’un entraînement ou d’un match, la cheville est en effet très sollicitée, notamment pendant les changements d’appui, en raison du terrain ou au contact d’un autre joueur.

La cheville subit une torsion qui engendre un étirement trop intense du ligament, ce qui conduit à l’entorse. Celle-ci peut être d’intensité légère ou grave. On parle d’entorse bénigne lorsqu’il y a présence d’un simple étirement des fibres ligamentaires, d’entorse moyenne lorsqu’il y a une déchirure partielle d’un ou plusieurs faisceaux du ligament, et d’entorse grave quand le ligament est rompu.

Quel que soit le degré de gravité de l’entorse de la cheville, une prise en charge par un kinésithérapeute et ostéopathe du sport est vivement conseillée. Soigner correctement votre blessure vous permettra de limiter le risque de rechutes, et de pouvoir reprendre l’entraînement de façon optimale et progressive.

L’accompagnement CAREA en cas d’entorse à la cheville repose en premier lieu sur la gestion de la douleur. Par la suite, nous effectuons un travail de mobilité graduel sans douleur, puis des exercices de renforcement musculaire et de proprioception.

Blessures musculaires au football

La lésion musculaire représente également une blessure courante au foot et touche principalement les mollets, les quadriceps ainsi que les ischio-jambiers. Elle se classe selon 5 stades de gravité avec une prise en charge spécifique pour chacune, selon la classification de Durey et Rodineau :

Grade 0 : anciennement appelée Courbature / DOMS
Grade 1 : anciennement appelée Élongation
Grade 2 : anciennement appelée Claquage (mineur)
Grade 3 : anciennement appelée Claquage (majeur)
Grade 4 : anciennement appelée Rupture/Déchirure partielle ou totale

Tout comme les autres blessures, une prise en charge rapide dès son apparition est indiquée pour optimiser le temps de récupération et prévenir le risque de récidives. Vous faire accompagner par un kiné du sport qui connaît les spécificités de votre pratique est idéal pour cela.

En résumé, voici la liste des blessures que vous pouvez rencontrer au football :

Fissure du ménisque interne ou externe ;
Entorse de la cheville ;
Entorse du genou du ligament latéral interne (LLI) et ligament latéral externe (LLE) ;
Fracture de fatigue des orteils ;
Hoffite (inflammation de la bourse de Hoffa, bourse située derrière le tendon rotulien);
Lésions musculaires au niveau du mollet (triceps sural) et des ischio-jambiers ;
Rupture du ligament croisé antérieur (LCA) et postérieur (LCP) du genou ;
Rupture du tendon d’Achille et tendinite d’Achille ;
Subluxation et luxation de l’épaule.
Syndrome fémoro-patellaire ;
Tendinite rotulienne ;
Tendinopathie du tibial postérieur.

Nos kinés répondent à vos questions les plus fréquentes :

Est-ce que les shorts pubalgie sont utiles au football pour prévenir le risque de blessures ?

Les shorts pubalgie peuvent être suggérés pour calmer la douleur de la pubalgie lorsque l’arrêt de l’activité sportive n’est pas possible, ou que la durée de récupération après la blessure doit être écourtée. Pourvus de sangles élastiques qui reproduisent l’action des adducteurs, les shorts pubalgie s’ils peuvent aider dans certains cas ne remplacent néanmoins pas la prise en charge kinésithérapeutique et ne permettent pas de guérir de la pubalgie.

Au bout de combien de temps peut-on reprendre le foot après une opération du ligament croisé antérieur ?

La reprise de l’entraînement ou de la compétition après une opération du ligament croisé antérieur dépend de plusieurs facteurs, notamment du niveau du joueur, du bon déroulé de la rééducation et de l’implication de la personne blessée. En général, la reprise est possible en match environ 9 mois après la blessure. La rééducation peut se poursuivre après la reprise pour continuer à travailler sur d’éventuelles faiblesses persistantes au niveau musculaire, de la mobilité ou de l’équilibre. Dans tous les cas, votre kiné du sport sera votre allié tout au long de votre accompagnement, de la survenue de la blessure jusqu’à la reprise, pour vous conseiller et adapter progressivement votre pratique sportive.

Comment prévenir les douleurs et blessures du footballeur ?

Outre la quantification du stress mécanique, quelques bonnes pratiques peuvent aider à prévenir l’apparition des blessures au football :

1. Échauffez-vous suffisamment

Comme dans toute activité sportive, l’échauffement au football est indispensable pour préparer le corps à l’effort. La phase d’échauffement doit durer au minimum 10 minutes pour prévenir de façon optimale les blessures. Plusieurs exercices sont proposés, tels que le talons-fesses, les montées de genoux ou encore les pas chassés et les accélérations progressives sur quelques foulées. Le but de l’échauffement est d’élever la température du corps, d’augmenter le débit sanguin et le rythme cardiaque.

2. Renforcez les muscles de vos cuisses

Le travail musculaire est essentiel au football comme dans de nombreuses autres pratiques sportives. Renforcer vos cuisses et notamment la force excentrique du biceps fémoral vous permettra d’optimiser vos performances lors de vos séances et de vos compétitions, typiquement pendant les sauts et sprints effectués en ligne droite. Ces exercices ciblés de renforcement musculaire pourront être réalisés dans le cadre d’une rééducation après une blessure, pendant une séance spécifique de musculation ou pendant l’échauffement.

3. Travaillez votre équilibre et votre stabilité

Outre le renforcement musculaire, l’équilibre et la stabilité sont aussi indispensables à travailler pour prévenir les blessures au foot. L’équilibre peut être accru au moyen d’exercices de proprioception. La stabilité lors de la réception des sauts vous aidera également à réduire le risque de chute.

4. Adaptez votre hygiène de vie à votre pratique sportive

Faire attention à votre hygiène de vie au quotidien représente une piste intéressante à exploiter pour diminuer le risque de vous blesser. Alimentation, hydratation, sommeil, stress…tous ces éléments ont des effets notables sur vos performances et sur votre capacité d’adaptation.

5. Utilisez des protections

Que vous soyez footballeur débutant ou professionnel, le port de protections vous aidera également à limiter le risque de blessures et leurs impacts sur votre corps. Plusieurs types de protection sont disponibles au football : protège-tibias, chaussettes antidérapantes, genouillères, gants…n’hésitez pas à demander conseil à votre kiné du sport qui saura vous guider selon vos besoins.

6. Prêtez attention à votre matériel

Le football peut s’effectuer sur plusieurs types de terrains, parfois soumis aux aléas climatiques. Essentielles dans la pratique du foot, les chaussures doivent être adaptées à la surface, mais doivent aussi vous apporter assez de confort pour tenir sur la durée.

Vous êtes pratiquant(e) de football et souhaitez bénéficier de conseils pour vous remettre d’une blessure ou optimiser vos performances ? Découvrez notre cabinet CAREA ! Nos kinésithérapeutes du sport sauront vous orienter.

3 points à retenir concernant les blessures au football :

Les blessures au football concernent principalement les membres inférieurs, notamment la cheville qui représente la zone la plus souvent blessée ;
La prise en charge des blessures au foot repose sur la gestion de la douleur, puis sur un travail progressif de mobilité, de proprioception et de renforcement musculaire ;
Les blessures au foot peuvent être limitées en adoptant les bonnes pratiques (échauffement, matériel, hygiène de vie, préparation physique…).

Sources :

Institut de Recherche du bien-être de la médecine et du sport santé. Top 5 des blessures du football. https://www.irbms.com/top-5-des-blessures-du-football/

Le Figaro Santé. Football. https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/sports-activites-physiques/football/generalites