Le MMA est un sport de combat dont la cote de popularité n’a cessé d’augmenter depuis son autorisation en France en 2020. Si ce sport est attrayant pour nombre d’adeptes d’arts martiaux, il n’en demeure pas moins sans risque : une étude américaine datant de 2019 a montré que sur 503 compétitions, 285 joueurs, soit 57% d’entre eux, ont subi au moins une blessure.
Quelles sont les blessures les plus fréquentes au MMA ?
Comment les soigne-t-on ?
Le MMA que l’on pratique aujourd’hui en France et de par le monde correspond à ce que l’on appelait par le passé “Freefight”, ce qui signifie en français “combat libre”. Né au Brésil en 1993, ce sport est une association de plusieurs arts martiaux tels que la boxe, le jiu-jitsu et la lutte. Sa particularité est qu’aucun coup n’est interdit. Ainsi, au cours d’un combat de MMA, les joueurs peuvent mordre leur adversaire, le tirer par les cheveux, lui donner des coups de coude ou encore le frapper au dos, ce qui explique le nombre important de blessures. Seuls les coups de tête ne sont pas autorisés. Pour ce qui est du terrain de jeu, les adversaires se font face dans une cage de forme octogonale que l’on appelle “octogone”.
En France où cette discipline sportive est de plus en plus en vogue, les compétitions sont interdites.
Les joueurs sont répartis selon des catégories de poids :
Les combats au Mixed Martial Art ou MMA impliquent un risque important de traumatisme crânien du fait de l’absence de règles concernant les coups à la tête. Une analyse des risques de traumatisme crânien chez les joueurs de MMA menée par un groupe de chercheurs de l’Université de médecine de Varsovie a permis de découvrir qu’un joueuse de MMA recevait en moyenne 3 à 4 coups à la tête par minute lors de combats féminins contre 3 coups pour un joueur lors de combats masculins. Dans le cadre de cette étude, le nombre de coups de poing à la tête dans les combats masculins était plus élevé dans les catégories de poids inférieures, telles que les poids coq et les poids plume.
Ces coups de poing sont souvent à l’origine de traumatismes crâniens, une blessure qui apparaît lorsque le tissu cérébral ne fonctionne plus correctement du fait d’un choc entre la boîte crânienne et le cerveau. Le traumatisme crânien ou cranio-cérébral entraîne une altération de l’état de conscience du patient allant d’une simple confusion à un état de coma profond. L’état de confusion peut durer de quelques jours à plusieurs mois.
Le diagnostic du traumatisme crânien est établi à l’aide d’examens d’imagerie : IRM cérébrale, radiographie, CT-scan. Pour ce qui est du traitement, il est fonction de l’ampleur de la blessure. En effet, un traumatisme léger se résorbe spontanément en quelques jours. Le patient demeure cependant sous surveillance clinique durant 24 heures. Un traumatisme modéré ou sévère nécessite une hospitalisation dans un service de soins intensifs. En cas d’hématome cérébral, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Le traumatisme crânien peut être associé à une lésion cervicale. Dans ce cas, un opération du rachi cervical peut être nécessaire, bien qu’elle ne soit pas systématique. Le praticien peut alors opter pour une stabilisation de la colonne cervicale. Des séances de rééducation en kinésithérapie ou en physiothérapie peuvent être nécessaires pour soulager les douleurs au cou et restaurer progressivement la mobilité de cette partie du corps. Des séances de kiné balnéothérapie peuvent également être bénéfiques au patient afin de faciliter le travail de rééducation et de détendre les muscles du cou et du dos.
La rupture du muscle grand pectoral (Pectoralis major) au MMA est généralement la conséquence d’une contraction musculaire brutale sur un bras en position d’extension–abduction. La rupture est, dans la plupart des cas, totale. En l’absence de chirurgie, la force musculaire du patient est altérée car le tendon du muscle grand pectoral ne parvient pas à cicatriser de façon naturelle. Cette blessure se caractérise par une douleur d’apparition brutale qui peut s’accompagner d’une sensation de déchirure au niveau de la poitrine, d’une faiblesse musculaire au niveau du bras et de l’épaule, de bleus sur la poitrine ou sur le haut du bras ou d’un hématome entre le bras et l’épaule.
La première démarche en cas de rupture du grand pectoral est de cesser toute activité physique et d’éviter de solliciter la zone du corps lésée. Le muscle grand pectoral est ensuite immobilisé par le port d’une attelle ou d’une écharpe. Cette période d’immobilisation est suivie de séances de rééducation avec un kinésithérapeute qui comprennent des exercices de renforcement musculaire, d’assouplissement et de proprioception.
Si la douleur est trop importante, votre médecin peut vous prescrire des antalgiques qui aideront à la soulager. Votre kiné du sport peut également vous suggérer des techniques de physiothérapie efficaces pour diminuer la douleur à l’instar des ondes de choc ou de la tecarthérapie. La kiné balnéothérapie constitue également un excellent traitement pour accélérer la guérison d’une rupture du grand pectoral.
Pour ce qui est de la reprise des activités quotidiennes après une rupture du grand pectoral, il faudra compter 1 à 3 mois. La reprise de l’activité sportive se fera après une période de réathlétisation et avec l’accord de votre kiné du sport.
La fracture du col du 5ème métacarpien est une blessure fréquente en boxe d’où l’appellation de “fracture du boxeur” et dans d’autres arts martiaux. Généralement, la technique de frappe la plus sûre consiste en une utilisation des articulations de l’index et du majeur qui sont les doigts les plus longs. Cependant, il peut arriver que l’un des adversaires en MMA utilise l’auriculaire en raison d’un manque de maîtrise technique, de fatigue ou de coups de poings donnés en boucle, ce qui peut donner lieu à une fracture.
Le diagnostic est établi à l’aide d’un examen clinique et il est confirmé par un bilan radiologique.
Si le déplacement est important, au-delà de 30 à 40°, un geste chirurgical de réduction et stabilisation peut être proposé.
Pour guérir d’une fracture du boxeur, une immobilisation du doigt lésé dans une orthèse est souvent nécessaire. Après cette période d’immobilisation, votre kiné du sport peut vous accompagner dans la réalisation d’exercices de physiothérapie qui auront pour objectif d’éviter la formation de calcifications au niveau du doigt lésé.
La prise en charge chirurgicale n’est préconisée qu’en cas de déplacement important.
La coiffe des rotateurs correspond à un ensemble de 4 tendons qui composent l’épaule : le petit rond, le sous-épineux, le sus-épineux et le sous-scapulaire. Ces derniers se situent au-dessus de l’os du bras, l’humérus et le recouvrent. Les tendons étant les parties terminales des muscles, leur rôle est essentiel dans la mobilité de l’épaule. Leur désinsertion qui peut être partielle ou totale donne lieu à ce que l’on nomme une rupture de la coiffe des rotateurs. Bien que la rupture ne soit généralement que partielle, elle peut devenir totale en l’absence de traitement.
Au MMA, elle est causée par la réception d’un coup violent sur l’épaule ou d’un effort intense et excessif.
En cas de rupture de la coiffe des rotateurs, la douleur à l’épaule peut être violente. Pour la soulager, le médecin peut prescrire des antalgiques ou des anti-inflammatoires. En outre, l’application d’une poche de glace sur l’épaule lésée peut avoir un effet anesthésiant qui peut atténuer la douleur, au moins momentanément. Une infiltration de corticoïde peut également être envisagée par le médecin.
Le traitement kiné de la rupture de la coiffe des rotateurs consiste en des mobilisations actives et passives des différentes structures anatomiques qui composent l’épaule (omoplate, humérus, clavicule, colonne cervico-dorsale) en combinaison d’exercices d’assouplissement des articulations, d’étirement des muscles contractés et de renforcement musculaire. L’objectif est de restaurer la mobilité fonctionnelle de l’épaule, ce qui permet à la fois de soulager les douleurs du patient et de pouvoir utiliser son épaule rapidement, sans ressentir de douleur.
Le kinésithérapeute du sport peut vous suggérer des séances de rééducation en piscine pour accélérer votre guérison ainsi que d’autres techniques de kinésithérapie telles que les ondes de choc ou le strapping.
Le ligament croisé antérieur est l’un des ligaments qui composent le genou. Sa déchirure peut être complète ou partielle. Lorsque la déchirure est complète, on parle de rupture.
Ce type de blessure est fréquent dans les sports de combat et au MMA de surcroît.
La douleur intense est le symptôme principal de la rupture du ligament croisé antérieur. Elle s’accompagne également de craquements à la mobilisation du genou, d’une instabilité au niveau de celui-ci, de difficultés à le tendre, d’un gonflement et d’une difficulté, voire d’une impossibilité à marcher.
Le diagnostic de cette lésion s’effectue au travers d’un examen clinique qui est généralement suivi d’examens d’imagerie (IRM, radiographie du genou, arthroscanner).
Le ligament ne pouvant pas cicatriser naturellement, une opération chirurgicale du genou est nécessaire dans la majorité des cas. Cette intervention que l’on nomme “ligamentoplastie” consiste en un remplacement du ligament lésé. Des séances de rééducation avec un kiné du sport sont essentielles pour récupérer la mobilité du genou après l’opération, mais aussi avant l’intervention afin de préparer celui-ci à la chirurgie.
3 points à retenir concernant les blessures en MMA :
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Sources :
Rupture tendon grand pectoral – Dr. Charles Schlur
RUPTURE ET DÉCHIRURE DU GRAND PECTORAL – Mon Epaule.FR
The Ultimate Guide to Preventing and Treating MMA Injuries: Featuring advice from UFC Hall of Famers Randy Couture, Ken Shamrock, Bas Rutten, Pat Miletich, Dan Severn and more! (2016) – publicism.info
Head Trauma Exposure in Mixed Martial Arts – National Library of Medicine
Injury Profile of Mixed Martial Arts Competitions in the United States – National Library of Medicine
Coiffe des rotateurs et kinésithérapie – Maison des kinés
Rupture de la coiffe des rotateurs : symptômes et informations – Dr Philippe Paillard
Fracture du 1er métacarpien – Institut de la main
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